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Martin, fils de Fabrice, un riche et pieux patricien, naît vers 590 à Todi en Ombrie. Il est ordonné diacre à Rome puis est nommé apocrisiaire (légat pontifical) à Constantinople. Après avoir été élu le 5 juillet 649 en pleine querelle monothélite, il est consacré le 5 août : c'est le 1er pape à l'être sans la confirmation de l’Empereur ou de l’exarque de Ravenne qui le représente. Pour cette raison, il n'est pas reconnu comme pape par la cour de Constantinople. Son pontificat se termine le 10 août 654 avec l'élection d'Eugène Ier. Martin meurt en exil le 16 septembre 655 ou le 12 novembre la veille des ides de novembre 1 ; les sources orientales donne le 13 avril 656. « On ne m’a pas encore donné un peu d’eau pour me laver. Je grelotte de froid, la dysenterie m’épuise. Je vomis la nourriture que je prends. En ces épreuves, Dieu qui voit tout me regarde. J’ai confiance en lui. » (Lettre durant sa captivité à Constantinople) « Mes épreuves vont-elles continuer ? Aurai-je un peu de repos ? Comme il plaira au Seigneur ! Il est proche, le Seigneur, que craindrai-je ? Que, de sa puissante main, Dieu vous garde de toute tentation ! » (Lettre à ses amis)]. Saint Martin Ier est fêté le 13 avril. Il est honoré comme martyr par l'Eglise latine (dernier pape martyr) et comme confesseur par l'Eglise grecque. "Martin, né à Todi en Ombrie, chercha au commencement de son Pontificat, par lettres et légations, à ramener d'une hérésie impie à la vérité de la foi catholique Paul, patriarche de Constantinople. Mais fort de l'appui de l'empereur Constant, lui-même hérétique, Paul alla jusqu'à ce degré de folie que de reléguer les nonces du Siège apostolique en diverses îles. Le Pape, outré d'un pareil crime, rassemble à Rome un concile de cent cinq évêques et porte contre lui une sentence de condamnation. L'empereur alors envoie en Italie l'exarque Olympius avec ordre de tuer le Pontife ou de le lui faire amener. Olympius, venant donc à Rome, commande à un licteur de frapper Martin, pendant que celui-ci célébrait solennellement la Messe dans la basilique de Sainte-Marie de la Crèche. Mais comme le licteur se disposait à obéir, il fut soudain frappé de cécité. Constant se vit depuis lors en butte à mille calamités, sans pour cela devenir meilleur. Théodore Calliopas, chargé à son tour de la mission d'arrêter le Pontife, se saisit de lui par ruse. Conduit à Constantinople, Martin fut de là relégué dans la Chersonèse ; il y mourait la veille des ides de novembre, des misères qu'il avait endurées pour la foi. Dieu lui donna la gloire des miracles. Son corps fut plus tard rapporté à Rome, et déposé dans l'église dédiée sous le nom des saints Silvestre et Martin. Il gouverna l'Eglise six ans, un mois et vingt-six jours. Il fit deux ordinations au mois de décembre, dans lesquelles il créa onze prêtres, cinq diacres, et trente-trois évêques pour divers lieux." 1 "Il sut affermir la foi en ces temps où plusieurs hérésies christologiques entraînaient l'Eglise dans des querelles inutiles. Il rassembla un concile à Saint-Jean-de-Latran et il en fit parvenir les actes aux patriarches des Eglises d'Orient afin que soit sauve l'unité. Emmené par les gardes impériaux, venus sous le prétexte de l'accompagner jusqu'à Constantinople, il fut déposé sur l'île de Naxos, et pratiquement abandonné durant une année. Puis il est conduit à Constantinople sous les outrages, chargé de fers et traîné dans la ville. Exilé en Crimée, il y meurt de faim et de soif. Dans une lettre, il écrivit aux prêtres de Rome : "Je suis comme enseveli tout vivant au milieu d'un peuple presqu'entièrement païen. Conservez la foi, inébranlables. Pour ce misérable corps, le Seigneur en aura soin. Il est proche, de quoi serais-je en peine ?" 2 649. 5 juillet, élection du pape. L’Eglise d’Orient est divisée entre les partisans de la doctrine selon laquelle le Christ a deux natures (humaine et divine) donc deux volontés, et ceux qui pensent que le Christ n’a qu’une seule nature divine ; pour mettre fin à ces luttes et unifier l’Empire, les empereurs Héraclius et Constant II soutiennent la doctrine du monothélisme selon laquelle le Christ a 2 natures, humaine et divine, mais seulement une volonté divine ; Martin, alerté par le moine byzantin Maxime le Confesseur qui est venu jusqu’à Rome pour le prévenir, s’oppose violemment à cette doctrine, et quand il reçoit le Typos (la Règle) impérial qui met fin à toute discussion sur le nombre de volontés du Christ, il convoque un concile à la basilique du Latran, à Rome ; le concile qui réunit 105 évêques du 5 au 31 octobre, condamne le Typos et le monothélisme et définit deux volontés et énergies naturelles ; il condamne les tenants de la doctrine opposée : Théodore (ancien évêque de Pharan), Cyrus d’Alexandrie, Sergius de Constantinople, Pyrrhus et Paul, ses successeurs ; il consacre l’expression traditionnelle (IVe s.) : Marie est toujours vierge (Aieiparthenos). Grâce aux flottes syriennes et égyptiennes qu’il a mobilisées, Osman prend Chypre, Rhodes et des îles de l’Egée. Vers 650. Osman ordonne la recension complète du Coran en désignant une commission de 4 membres chargés d’assurer une formulation unique du texte. 650. Le concile de Rouen impose des surveillants pour faire respecter le repos dominical. Eloi l'évêque de Noyon et Malard l'évêque de Chartres, souscrivent au concile de Chalon-sur-Saône organisé par Grat (+ 652), l'évêque du diocèse : le concile est surtout consacré à la discipline ecclésiastique. 651. L’Hôtel-Dieu de Paris (Hôpital de Saint Christophe) est fondé par l’évêque Landry (+656). 652. A Pavie, Aripert Ier (ou Aribert), roi des Lombards, se fait baptiser ; les Lombards se convertiront au catholicisme romain, adopteront la langue latine et seront assimilés par les habitants du pays. 652 à 1276. Les Arabes envoient chaque année des esclaves de la Nubie vers le Caire. 653. Au concile de Clichy, à la demande de l'évêque Landry, la charte du 2 juin attribue un certain nombre de biens et de privilèges à l'abbaye de Saint-Denis. 17 juin, le pape, accusé d’élection illégale (il n’a pas demandé à l’autorité byzantine de ratifier son élection) et d’hérésie, est arrêté par Théodore Calliopas, l'exarque de Ravenne, sur ordre de l'empereur Constant II (+ assassiné en 668 à Syracuse). 19 juin, Martin est embarqué pour Constantinople où, souffrant de la goutte, il est débarqué sur un grabat et insulté par la populace rassemblée et payée à cet effet, le 17 septembre. 30 septembre, mort de Chindaswinth, roi des Wisigoths d'Espagne : son fils Réceswinthe lui succède. Emprisonné et gardé au secret, puis jugé pour trahison, le pape est condamné à mort le 20 décembre : dépouillé de ses vêtements sacerdotaux, une lourde chaîne autour du cou, il est traîné dans toute la ville ; sa peine est commuée en exil grâce à l’intervention du patriarche de Constantinople. 654. En avril, Martin est envoyé clandestinement à Chersonèse (Sébastopol) en Crimée où règne une terrible famine. Fondation de l’abbaye de Jumièges. 10 août, élection d'Eugène Ier par la volonté de l’empereur Constant II. 655. 16 septembre ou 12 novembre, Martin meurt, en exil, à Chersonèse (Sébastopol) en Crimée. Son corps sera plus tard rapporté à Rome et déposé dans l'église dédiée sous le nom des saints Silvestre et Martin. Notes 1 L'Année Liturgique, Dom Guéranger, 1841 à 1866, Abbaye Saint Benoît de Port-Valais 2 http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/martyrologe/martyrsmensuel/stbx11nov.html/stbx11nov12.html Sources Liste des papes Auteur : Jean-Paul Coudeyrette Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur. Date de mise à jour : 25/05/2024 |