Saint Nicolas de Myre

Nicolas (du grec niké = victoire et laos = peuple) naît vers 270 à Patare en Lycie (ancienne région située au sud de l’Asie-Mineure, c'est-à-dire au sud de la Turquie actuelle 1). On dit que, le jour de sa naissance, il se tint debout dans le bain.
Son père, Euphémius, pieux et charitable, est un riche marchand qui vend des céréales à l’armée romaine ; sa mère, Anne, est la soeur de Nicolas l'Ancien, évêque de Myre (également en Lycie, aujourd'hui Demre en Turquie).
Après la mort de ses parents (peste), Nicolas donne tout aux pauvres et fait un pèlerinage en Égypte et en Palestine.

Nicolas est ordonné prêtre et nommé supérieur du monastère de Sainte-Sion (près de Myre) par son oncle, l'évêque de Myre. Quand celui-ci meurt, une petite voix recommande aux évêques assemblés pour désigner le successeur, d'élire celui qui entrera le premier dans l'église et se nommera Nicolas : c'est son neveu qui entre.
Devenue évêque de Myre, Nicolas est un temps emprisonné par les Romains durant la persécution de Dioclétien. Puis il doit vivre un certain temps en exil.


Nicolas de Myra, fresque de l'Abbaye de Bec

Selon la tradition, Nicolas prend part en 325 au concile de Nicée au cours duquel il gifle Arius qui l’exaspère par ses blasphèmes ; mais il y a des raisons de douter de sa présence puisque son nom ne figure pas sur la liste des évêques participants.

Il accomplit son premier miracle alors qu'il se rend en Terre sainte avec un groupe de marins. En pleine traversée, ils sont confrontés à une tempête violente qui met leur navire en grand danger. Par la prière, Nicolas réussit à calmer la tempête et à assurer leur sécurité. Ce miracle fait de Nicolas le saint patron des marins et des voyageurs, un titre qu'il conserve encore aujourd'hui.

Avant sa mort, Nicolas se serait rendu auprès du pape (Jules Ier), également adversaire de l'arianisme, à Rome, et, sur le chemin de retour, il aurait séjourné à Bari en Italie méridionale.

Nicolas meurt le 6 décembre 343.
On l'ensevelit dans un tombeau de marbre.
De sa tête jaillit une fontaine d'huile et de ses pieds une source d'eau ; de tous ses membres suinte une huile sainte qui guérit les malades (notamment les aveugles, les sourds, les affaiblis et, en particulier, ceux atteints de langueur).
Sa tombe originelle se trouve sur l'île de Gemile (au large de la Turquie) où un important sanctuaire a été bâti en son honneur.
Vers 650, devant la menace arabe, ce site religieux sera abandonné et le tombeau transféré à Myre qui deviendra le nouveau lieu de pèlerinage.

Au début du VIe siècle, l'empereur Justinien Ier fait construire une église en son honneur à Constantinople.

A Rome, le pape Nicolas Ier (mort en 867) ajoute à Sainte-Marie-in-Cosmedin, un oratoire en l'honneur de son saint patron.

Le culte chrétien de saint Nicolas est surtout importé d'Orient par la grecque Théophano, femme d’Otton II, empereur du Saint Empire (973-983). Nicolas devient le patron d'Hambourg. Depuis l'Allemagne, sa légende se répand ensuite dans les pays limitrophes : en Belgique, au Pays-Bas, dans le Nord et l'Est de la France, en Suisse et jusqu'en Bohême, Slovaquie et Hongrie.
Saint Nicolas est fêté le 5 décembre aux Pays-Bas, le 6 décembre dans les autres pays occidentaux ainsi qu'en Roumanie et le 19 décembre en Serbie, Ukraine et Russie.

En 1020, le comte d'Anjou, Foulque Nerra, grand pèlerin de Palestine, à la suite d'un voeu qu'il a fait dans une tempête, fonde l'abbaye Saint-Nicolas d'Angers dont l'église est consacrée par le pape Urbain II le 10 février 1096.

A Paris, la première chapelle du Palais (île de la Cité), fondée par Robert le Pieux (996-1031) en 1030 6, est dédiée à saint Nicolas ; elle sera restaurée par Louis VI le Gros puis détruite par Louis IX pour édifier la Sainte-Chapelle.

Pour qu'ils ne tombent pas dans les mains des Turcs Seljoukides, les restes du saint sont enlevés de Myre, aujourd'hui Demre en Turquie 3, le 9 mai 1087, par une expédition montée par la Ville de Bari et l'Église (62 corsaires) et transportés à Bari en Italie du Sud (on possède le contrat par lequel l'Église accorda au commando une part de ses bénéfices). En 1089, une basilique est construite à Bari où les reliques, vénéré tant par les catholiques que par les orthodoxes, diffusent un baume miraculeux. Nicolas de Bari est reconnu par l'Église comme patron des gens de mer. Les marins le surnomment le Poséidon chrétien et l'invoquent dans les tempêtes (au nombre de ses miracles, on compte son aide aux marins et aux pêcheurs en détresse). Chaque année, sur un bateau tiré au sort, la statue fait le tour de la rade, revêtue du scapulaire des archevêques, l’anabolium, ce qui lui vaut son surnom de il Anabolione ou Nabulione (transformé en Napoleone 4).
Une partie des reliques, retournées à Myra, sont vénérées chaque année par les quelques chrétiens de la région.

Un chevalier lorrain, Albert de Varangéville, qui revient de croisade, passe à Bari. Il dérobe un fragment de la dextre bénissant (doigt de la main droite) du saint et fait édifier la chapelle de Saint Nicolas de Port, à proximité de Nancy. Ce modeste sanctuaire laisse la place à une église plus grande, consacrée par Pibon, évêque de Toul, en 1101 ; une nouvelle église est édifiée en 1193. Des pèlerinages importants sont organisés dans cette petite ville de Lorraine. Lorsqu'on prie saint Nicolas, des miracles se produisent : le seigneur de Réchicourt, prisonnier en Terre Sainte depuis des années, est miraculeusement libéré de ses chaînes et transporté devant le portail de l'église de Saint Nicolas de Port ; saint Louis (IX) est sauvé de la noyade. L'église sera remplacée au XVème siècle par un édifice plus somptueux quand Nicolas deviendra le patron de la Lorraine après qu'il a favorisé la victoire du duc René II contre Charles-le-Téméraire, tué sous les murs de Nancy le 5 janvier 1477.

En 1230, lorsque le clos du Chardonnet est englobé dans l’enceinte de Philippe Auguste, l’évêque de Paris, Guillaume d’Auvergne, fait élever une chapelle et un presbytère qu’il dédie à saint Nicolas.

Vers 1300, le Parlement de Paris, à sa rentrée annuelle, en novembre, entend sa messe rouge célébrée à l’autel de saint Nicolas (l’un des patrons des juristes) dans la chapelle du Palais de la Cité. L'ouverture annuelle de ce Haut Tribunal commence par une Messe Solennelle du Saint Esprit ; juges, avocats et procureurs portent leurs toges d'apparat de couleur rouge. Le président de la confrérie des avocats du palais prend le nom de bâtonnier parce qu’il tient un bâton surmonté d’une statuette du saint.
Une ordonnance du roi de France Philippe VI, prise en 1345, énumère les conditions d'inscription et d'exclusion du tableau des avocats au parlement et indique que tous les avocats se réunissent dans la chapelle Saint-Nicolas du Palais de la Cité, et que, chaque année, l'un d'eux est nommé bâtonnier pour porter le bâton de saint Nicolas 2.

En 1968, le pape Paul VI décide d'élever la basilique de Saint Nicolas de Bari, ce haut-lieu de pèlerinage, au rang de basilique pontificale, instituant de fait un lien privilégié avec le Saint-Siège.

Nicolas est pieusement invoqué à Provins (Seine-et-Marne).
De très nombreuses églises lui sont dédiées dans les diocèses de Bourges, de Nevers, de Limoges et de Clermont.
Près de quarante communes françaises portent le nom de Saint-Nicolas.

La Rose d’argent de Saint Nicolas, prix qui récompense des personnes qui, comme st Nicolas, laissent transparaître dans leur vie l’amour de Dieu pour l’humanité, est créée par l’Institut d’Etudes œcuméniques de l’Université de Fribourg (Suisse) et l’Institut des Eglises orientales de Ratisbonne : depuis 2006, il est décerné tous les ans, le 6 décembre, jour de la Saint Nicolas.

Le 6 décembre 2011, à l’occasion de la fête de saint Nicolas, le métropolite Chrysostome de Myre, du Patriarcat œcuménique, est autorisé par les autorités turques à célébrer une Divine Liturgie en la basilique Saint-Nicolas de Myre (aujourd’hui Demre au sud de la Turquie) transformée en musée.

Nicolas est l'un des saints les plus représentés dans l'iconographie religieuse.
Nicolas, très populaire en Orient et en Europe, est invoqué aussi bien à l'Ouest comme patron des écoliers (auxquels il apporte des jouets s'ils sont sages), qu'à l'Est en tant que patron de la Russie. Il est également patron de la Lorraine, de Houilles, de Fribourg, de Liège, de Naples, des voyageurs, des marins, des boulangers (il multiplia le blé pour stopper une famine), des bouchers, des veuves, des clercs (particulièrement des clergeons), des avocats, des prisonniers, des tonneliers, des vitriers, des parfumeurs, des pharmaciens, des kinésithérapeutes, des grands brûlés, des hommes et femmes souffrant de stérilité, des jeunes hommes à marier (les garçons célibataires qui ont atteint leur trentième anniversaire fêtent la Saint-Nicolas le 6 décembre ; on dit qu'ils portent la crosse de saint Nicolas ; on se gausse d'eux en les affublant de pyjamas, de bonnets de nuits ou de sabots selon les traditions régionales)

Nicolas inverse le rôle initial du Vieux des mascarades du début de l'Avent. Désormais le vieillard barbu ne vient plus demander d'offrandes : au contraire, Nicolas récompense les enfants obéissants en passant de porte en porte, accompagné de son âne et d'un esprit monstrueux (croquemitaine héritier des mascarades archaïques appelé Père Fouettard, Hans Trapp, Pierre le Noir ou Zwarte Piet, Dame Perchta ou Frau Holle selon les régions) chargé de punir les enfants désobéissants. D'après le site pour enfants Gaminsdulux.fr, au Luxembourg, le Père Fouettard avait à l'origine dans son sac des rudden (petites baguettes de bois souple, style saule pleureur) pour donner des fessées aux enfants méritant d'être punis.

Au XVIe siècle, Saint Nicolas subit le bannissement dans une bonne partie de l'Europe, réforme protestante oblige. Mais les Hollandais gardent la tradition : la fête de saint Nicolas (en néerlandais Sinterklaas) est introduite en Amérique au début du XVIIe s. par les colons hollandais. Santa Claus est à l'origine du personnage du Père Noël qui en est la transposition laïque.

Légendes

Les légendes traditionnelles de st Nicolas sont pour la première fois recueillies et écrites en Grèce par Métaphrastes au Xe siècle.

On lit à la fin d'un sermon attribué à Bonaventure (XIIIe siècle) : « Deux écoliers de famille noble et riche portaient une grosse somme d'argent, se rendant à Athènes pour y étudier la philosophie. Or, comme ils voulaient auparavant voir saint Nicolas pour se recommander à ses prières, ils passèrent par la ville d’Alyre. L'hôte, s'apercevant de leur richesse, se laissa entraîner aux suggestions de l'esprit malin, et les tua. Après quoi, les mettant en pièces comme viande de porc, il sala leur chair dans un vase. Instruit de ce méfait par un ange, Nicolas se rendit promptement à l'hôtellerie, dit à l'hôte tout ce qui s'était passé, et le réprimanda sévèrement ; après quoi il rendit la vie aux jeunes gens par la vertu de ses prières. »

Trois officiers de Constantin avaient été envoyés en Phrygie pour réprimer une sédition ; en passant par Myre ils avaient été reçus par l'évêque et l'avaient vu tirer des mains du bourreau trois de ses concitoyens injustement condamnés. Rentrés à Constantinople les trois officiers tombèrent en disgrâce et furent condamnés à mort. Se souvenant de ce qu'avait fait l'évêque de Myre, ils s'adressèrent à Dieu pour obtenir que Nicolas manifestât sa puissance en leur faveur. Constantin, à qui le prélat apparut en songe, reconnut l'innocence des condamnés et les fit remettre en liberté. 5

Quant à sa réputation de donneur de cadeaux, Nicolas la doit aux dons qu'il fit à trois jeunes filles de sa paroisse que leur père, un voisin, à cause de sa grande pauvreté, était sur le point de vendre à une maison de tolérance afin d'améliorer la situation familiale. Le saint lança, à trois reprises, un sac d'or par la fenêtre de leur maison pour payer leurs dots. Surpris par l'homme désespéré alors qu'il venait de jeter le dernier sac, le modeste et généreux Nicolas l'empêcha d'embrasser ses pieds et exigea qu'il tût son action tant qu'il vivrait. Selon des variantes de cette histoire, Nicolas jeta des pièces d'or par la cheminée ou les laissa sur le pas de la porte ou encore posa une pomme d’or sur le rebord de la fenêtre.

Distribution des cadeaux de saint Nicolas le 6 décembre

Les Français (sauf ceux du Nord et de l'Est) ont adopté la date de Noël pour la distribution des cadeaux de st Nicolas, à cause du décalage de 13 jours qui existait jusqu'au XVIIIe s. entre le calendrier julien (6 décembre) et le calendrier grégorien (19 décembre).

- France, Luxembourg, Belgique et Pays-Bas
Dans l'Est de la France et en Belgique, pour le jour de la Saint-Nicolas, le 6 décembre, on distribue aux enfants de grands pains d'épices (massepain) représentant le saint évêque. Nicolas défile dans les rues et distribue des bonbons aux enfants.
En Belgique, Nicolas, avec son âne chargé de jouets, entre dans les maisons par la cheminée. Les enfants ont pris soin de laisser un navet et une carotte pour l’âne et une lettre à saint Nicolas pour lui dire ce qu’ils voudraient recevoir.
En Flandre, il n’y avait que des hommes dans les processions de la nuit du 5 décembre. Ils étaient tous masqués et portaient un bâton. A la tête du cortège se trouvaient Ouwe Sunderklaas (le vieux saint Nicolas) et son valet Pierre le Noir. Les hommes envahissaient les maisons et forçaient les femmes et les jeunes filles à danser.
Au Pays Bas, on fête le 6 décembre de manière particulièrement solennelle. D'après la légende, Nicolas arrive d'Espagne en bateau pour distribuer des cadeaux aux enfants. Accompagné de Pierre le Noir (le Père Fouettard ou Zwarte Piet en néerlandais), lui-même escorté d'autres zwarte Pieten (hommes à la peau marron ou noire), il distribue des cadeaux, des gâteaux et visite les malades. La pâtisserie qu'on fabrique pour la circonstance s'appelle Nikolaasgoed ou Klasfuss. Depuis 2019, les zwarte Pieten, reconnus comme des stéréotypes racistes, sont remplacés par le « sooty Piet », incarné par de jeunes Néerlandais dont les visages portent quelques marques de suie, sans plus.
Dans le nord de la France une coutume veut que les garçons organisent une immense farandole et bombardent les filles de farine à la sortie des écoles. Se faire blanchir porte chance toute l'année. Cette coutume se réfère à la légende qui raconte que Nicolas multiplia le blé (ou la farine) pour stopper une famine. La veille de la Saint-Nicolas, les petits enfants placent leurs souliers devant la cheminée avant d'aller se coucher. Il dépose à côté de leurs chaussures, une carotte et des sucres pour la mule de Nicolas et un verre de vin pour réchauffer le grand saint.
On retrouve les premières évocations des chaussettes de Noël dans le poème "Visite de Saint-Nicolas" datant de 1822, que l'on attribue à Clément Clarke Moore, un pasteur américain. Dès les premiers vers, il mentionne des chaussettes accrochées à la cheminée.
Le jour de la Saint-Nicolas, les garçons reçoivent de leur famille des petites cartes, tout comme les filles le jour de la Sainte-Catherine le 25 novembre, ainsi que des friandises (bonbons, chocolats et pains d'épices) et des petits cadeaux. Les géants de saint Nicolas et du père Fouettard défilent à Loos (Nord).
Au Luxembourg, Nicolas arrive dans un carrosse tiré par des chevaux. A Remich, il arrive en bateau. Suivi du Père Fouettard qui porte de nombreux petits fouets, il défile dans la ville et se rend à l’Hôtel de ville où les enfants les attendent.
En Alsace et en Lorraine, le 5 décembre au soir, les jeunes garçons parcourent les rues des villages avec des clochettes en criant : « Au lit les enfants : saint Nicolas va passer ! »
En Alsace, depuis 1737, Nicolas est accompagné de Hanstrapp (Hans Trapp ou Rupelz). Il arrive le soir du 5 décembre pour récompenser les enfants méritants de friandises et c’est son âne qui est chargé de punir les petits garnements.
A Nancy, les fêtes de Saint-Nicolas ont été inscrites à l'Inventaire français du patrimoine culturel et immatériel, "dès leur premier passage en commission", a précisé le ministère de la Culture. Dans cette ville de l'Est de l'Hexagone, les célébrations durent en temps normal 45 jours et sont animées par des compagnies d'arts de la rue. Parmi les traditions actuelles autour de cette célébration de la Saint-Nicolas dans les contrées qui l'honorent, les enfants savourent en rentrant de l'école un gâteau en forme de bonhomme et en pâte à brioche ou à kugelhopf, le männele 7, trempé dans du chocolat chaud. Souvent, les commerçants font gratuitement distribution de gâteaux et de bonbons et les adultes se retrouvent autour d'un verre de vin chaud.

- Suisse
En Suisse, la fête donne lieu à des défilés nocturnes : les Iffelträger défilent en portant d’énormes mitres éclairées ; ils sont accompagnés de centaines de personnes qui agitent de grosses cloches et des grelots (en particulier dans la région de Küssnacht am Rigi). Ailleurs, comme à Zurich, ce sont les enfants qui défilent dans les rues avec des masques illuminés.
La fête de Saint-Nicolas à Fribourg est une grande fête, car il est également le saint patron de la ville. Les gens viennent de très loin pour venir voir le cortège de saint Nicolas, entouré de ses pères fouettards, et entendre son discours.

- Allemagne
En Allemagne, Nicolas, accompagné de Knecht Ruprecht (Robert le valet, représenté parfois avec une queue fourchue et des sabots d'animal), descend du ciel dans une luge chargée de petites gourmandises (noisettes, chocolat...). Dans la région de Hanovre et en Westphalie, on l'appelle aussi Klas ou Bullerklas : c'est à lui que les enfants adressent leurs prières, se réjouissant des petits présents qui les attendent pour le 6 décembre.

- Autriche
En Autriche, la fête de Saint-Nicolas rassemble toutes sortes de personnages qui paraissent venir des enfers. Santaklos (Nikolo, Niglo ou Klos) défile dans les rues, accompagné des Krampus qui menacent d’emmener les enfants désobéissants en enfer. Les Krampus portent un masque du diable et un grand manteau noir en fourrure. Les "Krampus" frappent la foule sans retenue pour la punir d'avoir péché, poussent des hurlements terrifiants et portent d'horribles masques en bois sculptés à la main. Nicolas interroge les enfants pour savoir s’ils connaissent leurs prières et distribue des noix, des pommes, des oranges et même des cadeaux.

- Slovaquie
En Slovaquie, Nicolas est accompagné de personnages masqués ; il chasse la mort des habitations.

Citation, proverbes et dictons

Délivre-nous de toutes nécessités, ô saint Père, par tes prières auprès du Seigneur. O saint pontife Nicolas, port tranquille où trouve un abri quiconque réclame ton secours au milieu de la tempête, prie le Christ qu’il daigne déployer pour nos âmes sa grande miséricorde. (Office orthodoxe des Sobors moscovites)

Quand Dieu mourra, nous mettrons saint Nicolas à sa place. (Proverbe russe)
Saint Nicolas marie les filles avec les gars. (Proverbe français)

Neige de Saint-Nicolas donne froid pour trois mois.
À la Saint-Nicolas, si les truites qui fraient suivent le milieu de la rivière, l’hiver sera sec ; si elles suivent le bord, l’hiver sera humide. (Vosges)


Notes
1 On entend parfois dans les média, notamment à la télévision, des journalistes ou des présentateurs qualifier Nicolas de Turc, ce qui est un énorme anachronisme puisque les Turcs seldjoukides n'envahirent l'Asie Mineure qu'à la fin du XIème siècle : Nicolas était lycien.
2 "Au Moyen Âge, le Barreau avait une double fonction : celle de corporation, au plan professionnel, mais aussi celle de confrérie au plan religieux. À cette époque, les avocats se réunissaient à l'occasion dans la Confrérie de St-Nicolas. Leur chef portait alors la bannière de cette confrérie en la tenant par le bâton. D'autres diront aussi que la statue de St-Nicolas, située près de la chapelle Saint-Nicolas au Palais de justice de Paris, était en raison de sa forme très allongée assimilée à un bâton : l'avocat considéré comme le plus digne par ses confrères portait le bâton au cours des cérémonies et le bâtonnier saluait du bâton en allant à l'offrande et en revenant. C'est donc à un bâton et à Saint-Nicolas que l'on doit la désignation de bâtonnier" (barreau.qc.ca/barreau/historique/index.html)
"Le Bâtonnier est appelé ainsi, car historiquement il avait le privilège royal de porter le bâton prioral lors de processions à caractère religieux. Le bâton prioral pouvait être orné d’une représentation de Saint Yves ou de Saint Nicolas, saint patron des avocats." (avocats-gers.fr/barreau-gers.php)
"Le bâton restera un signe de commandement des autorités militaires, ecclésiastiques et civiles : ainsi le baculus aureus des rois de France, le bâton des maréchaux, le bâton pastoral ou crosse des évêques et abbés ; le bâton cantonal des grands chantres dans les églises cathédrales et les collégiales ; le bâton à deux bouts des gardes des eaux et forêts ; le bâton de la confrérie de Saint-Nicolas, porté par le chef de l'ordre des avocats, d'où le nom de bâtonnier qui s'est maintenu dans l'usage ; le bâton de justice des huissiers à verge (appelés baston dans le vieil anglais à cause de la baguette qui est l'insigne de leurs fonctions) ; enfin le bâton du juge dans les ventes judiciaires. A cause du bâton de justice, vendre avec le bâton signifie vendre aux enchères, par l'office du juge. Dans la coutume de Mons il est dit (art. 12) que l'un des échevins adjuge au tiers à coup de baston. On sait que de nos jours les commissaires-priseurs ne procèdent pas autrement." (www.cosmovisions.com/$Baton.htm)
3 "Si nous construisons un musée dans la ville de Myre, actuellement Demre, naturellement la première chose que nous allons demander sera les restes de Père Noël (...) Ces ossements doivent être exposés ici et non pas dans une ville de pirates (Bari en Italie, ndlr)." a déclaré, en janvier 2010, le ministre turc de la Culture, Ertugrul Günay, cité par le journal Milliyet. " (Apic)
4 La mère de Napoléon Bonaparte l'appelait d'ailleurs Nabulione (http://www.histoire-de-france-et-d-ailleurs.com/articles/personnalites/Napoleon1.htm). Par le décret du 19 février 1806, Napoléon Ier fit du 15 août, jour anniversaire de sa naissance, sa fête officielle : la Saint-Napoléon.
5 missel.free.fr/Sanctoral/12/06.htm
6 Nouvelle histoire de Paris et de ses environs, page 165, Jules de Gaulle, Nodier Pourrat, 1839.
7 On déguste cette brioche dans les pays et régions de traditions germaniques, et ce depuis le 15e siècle. Baptisée Mannele dans le Bas-Rhin, Mannala dans le Haut-Rhin, Jean Bonhomme en Lorraine et en Franche-Comté et Coualé dans les Vosges, on l'appelle Weckmann ou Stutenkerl en Allemagne, Boxemännchen au Luxembourg, quand on le prénomme en Suisse bonhomme de Saint-Nicolas (Suisse romande), Pupazzi di San Nicolao (dans le Tessin) ou encore Grittibänz (en Suisse alémanique).


Voir dossier Au fil de l'an


Sources


Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 12/04/2024

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