FAMILLES, CONFEDERATIONS, NATIONS
ET TRIBUS AMERINDIENNES

(Indiens d'Amérique)

A B C

D à L ; M à P ; Q à Z

Les nations, appartenant à des familles linguistiques, sont composées de tribus parfois groupées en confédérations.

Voir Cartes.



A

ABENAQUIS, Abenaki, Abnaki, Abnaqui, Abenaquoict, Wabanaki, Benaki, Oubenaki, Wippanap, Alnanbal
Les Abénakis s'appelaient Alnanbal (=hommes). Les Abénaquis pratiquaient la chasse et la pêche.
La Confédération algonquienne des Wabanaki (signifiant : peuple du pays de l’aube en algonquin) regroupe Penobscot (Pentagoet, Panaomeska), Malécites ou Maliseet, Passamaquoddy (Machias, Opanango, Pesmokant, Quoddy, Scotuks ou Scootuck, Indiens de Sainte-Croix, Unchechauge, Unquechauge), Amaseconti, Androscoggin (Ameriscoggin ou Amariscoggin, Anasaguniticook, Arosaguntacook, Asschincantecook), Kennebec ou Kinibéquis (Caniba, Sagadahoc, Kanibesinnoak, Norridgewock, Nurhantsuak), Ossipee, Ouarastegouiak, Patsuiket, Pigwacket (Pegouakki, Peguaki, Pequawket), Rocameca, Sokoki ou Sokoni, Cowasuck, Hoosac, Missisquoi, Schaghticoke, Squakheag, Indiens de Saint-François, Wewenoc (Ouanwinak, Sheepscot, Wawenock, Wawnock) et Wolinak (Becancour).
Bien qu'ils aient été également membres de la confédération, Micmac et Pennacook sont cités en tant que tribus séparées.
Les Abénaquis occupaient, avant l’arrivée des Européens, le Nord-est des Etats-Unis (Nouvelle-Angleterre actuelle). Ce groupe nomade, de 28 000 individus vers 1600, fut décimé par les maladies transmises par les Européens. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, certains des survivants s’établirent au Québec. Plus d’un millier y vivent encore.
Frontenac, gouverneur de la Nouvelle-France de 1672 à 1682 et de 1689 à 1698, leur donna l'exclusivité des droits de pêche dans la région. Ils faisaient du commerce de fourrure avec les blancs et construisaient d'excellents bateaux d'écorce, seul moyen de circulation dans les Cantons de l'Est.
Le 18 juillet 1694, les Français de Claude-Sébastien de Villieu, assistés de 250 Abénaquis, attaquèrent Oyster River (aujourd'hui Durham, dans le New Hampshire) : une centaine de colons anglais furent massacrés et 60 faits prisonniers.

ABITIBI
(Algonquiens). Québec.

ACHANINKAS Voir Ashaninkas.

ACHE
(Aché) Voir Guayaki.

ACHOMAWIS
Californie. Langue hokan-siouan.
Le coyote invente le feu ou le vole et l’apporte dans ses oreilles ou encore organise une course au cours de laquelle les hommes dérobent le feu aux dieux.

ACHUAR
Ils étaient auparavant appelés Jivaros. Branche ethno linguistique Jivaro. Haute Amazonie, de part et d'autre de la frontière entre le Pérou et l'Équateur.

ACOMA
(Pueblo). Le village d’Acoma au Nouveau-Mexique est appelé également Sky city.

ACROA
Groupe comprenant les Acroa, les Sacriaba, les Akwe, les Chavante et les Cherente (ou Sherente). Voir Gê

ADENA
Midwest. Civilisation de la vallée de l’Ohio ; construit des tumulus d'une hauteur vertigineuse ; disparaît 300 ans av. J.-C. Celle des Hopewell lui succède.

AGNIERS, Anniégués, Maquaes Voir Mohawk.

AGUARUNAS
Forêt amazonienne (Pérou), au bord du rio Maranon. 45.000 en 2002. Font partie des Jivaros.

AKAWAIO
Les Akawaio font partie d'une communauté comptant entre 5 000 et 6 000 individus. Ils sont répartis sur trois pays différents : le Venezuela qui compte 500 individus, le Guyana qui en compte 4 300 ainsi que le Brésil qui en compte 500. La tribu d'Akawaio est très attachée à ses rites religieux. Elle est polythéiste et croit en de multiples dieux tels que Kanaima, Makunaime, Iwarrika et Sigu. Makunaima est considéré comme le créateur de la tribu. Chaque dieu est associé à quelque chose de précis: par exemple, Iwarrika est associé aux inondations des terres.

AKUNTSU
Les Akuntsu (nom donné par leurs voisins, les Kanoë) vivent le long de la rivière Omerê, dans l'Etat de Rondônia (Brésil) qui jouxte la Bolivie, au pied de la Cordillère des Andes. En 2010, ils n'étaient plus que 5 individus.

AKWE Voir Gê.

ALABAMA, Alibamons, Alibamous
Langue muskhogee. Tribu ayant dû quitter l’Alabama pour s’installer au Texas.

ALACALUF, ALAKALUF, KAWESQAR, KAWESKAR, HALAKWULUP
Langue kaweskar. Cette ethnie, la plus importante des Indiens de la Terre de Feu, vivait au Chili dans le détroit de Magellan, la péninsule Brunswick et l'île Wellington, l'île Santa Inés et les îles de la Désolation. Nomades de la mer, les Alacalufs, un groupe indigène de la zone australe du Chili, vivaient sur leurs canots, à la recherche de leur nourriture. Dans les années 30, les Kaweskars se sont sédentarisés sur l'île Wellington, dans la ville de Puerto Edén ; très peu y subsistent.

ALÉOUTE, ALEUT, ALUTIIQ, SUGPIAQ, UNANGAN
Amérique du Nord. Iles Aléoutiennes : elles forment un archipel situé au large du sud-ouest de l'Alaska et en faisant administrativement partie. Groupe linguistique inuit-aléoute de la famille linguistique des Pénutiens.
À l'origine, ils étaient originaires d'Alaska et migrèrent vers les îles Aléoutiennes. Les Aléoutes dépendaient de la mer pour se nourrir, pour fabriquer leurs vêtements, trouver du combustible pour s'éclairer et se chauffer, mais aussi des matériaux pour leur habitat comme le bois flottant et les os de baleine. A l'arrivée des Européens, les populations indigènes furent souvent férocement traitées. Des Aléoutes furent réduits en esclavage, et d’autres auraient été pris en otages pour forcer la population indigène à chasser la loutre pour le compte des marchands russes. Lorsque les îles passèrent sous domination russe vers 1740, la population indigène était au nombre de 25 000. Les Aléoutes, qui étaient d'habiles chasseurs de mammifères marins, furent exploités par les négociants en fourrure. Les mauvais traitements infligés par les Russes ainsi que les épidémies de variole et de grippe décimèrent la population indigène, qui aujourd'hui ne compte plus que 2 000 âmes. Depuis 1830, la culture traditionnelle aléoutienne s'est perdue peu à peu, et il ne reste plus que des vestiges des valeurs et des techniques anciennes. Après l'épuisement des populations de loutres de mer, l'Alaska et les Aléoutiennes perdirent leur intérêt pour l'Empire russe, qui les revendit aux États-Unis en 1867. Aujourd'hui, les îles Aléoutiennes appartiennent toutes à l'État de l'Alaska, à l'exception des îles du Commandeur, qui dépendent du kraï du Kamtchatka, en Russie. La plupart des Aléoutes font aujourd'hui partie de l’Eglise russe orthodoxe. Ils vivent dans des maisons aux charpentes en bois et sont pêcheurs, chasseurs et éleveurs de moutons.

ALGONQUINS, ALGONKINS. GROUPE ALGONQUIEN.
C’est le plus large et le plus dispersé des groupes linguistiques amérindiens, regroupant à l'origine plusieurs centaines de tribus parlant près de cinquante dialectes apparentés.
Les peuples algonquiens peuplaient la plus grande partie de la région canadienne de la baie de Hudson entre les montagnes Rocheuses et l'océan Atlantique, à l'exception d'un territoire occupé par les Sioux et les Iroquois, zone appartenant aujourd'hui aux Etats-Unis et s'étendant vers le Nord de la Caroline du Nord et du Tennessee. Les peuples algonquiens vivaient dans des régions isolées du sud et de l'Ouest du continent nord-américain, un territoire formé aujourd'hui par les Etats de la Caroline du sud, de l'Iowa, du Wyoming et du Montana.
Parmi les peuples les plus connus qui composent le groupe algonquien, citons les Algonquins qui donnèrent leur nom au groupe, les Abénaqui, les Wampanoag, les Abitibi, les Malécites (ou Amalécites), les Arapaho, les Attikamek, les Cheyennes, les Chippewa, les Cœur d’Alène, les Conoy, les Cree (ou Cri), les Delawares, les Fox, les Gros-Ventre (Atsina), les Illinois, les Kalispel, les Kickapoo, les Kutenai, les Massachusett, les Menominee, les Miami, les Micmac, les Mohegan, les Mohicans, les Montagnais (ou Innu), les Musi, les Narragansett, les Naskapi, les Népissing, les Nipmuc, les Nisqualli, les Ojibwa, les Ottawa ou Outaouais, les Pennacook, les Penobscot, les Pequot, les Pieds-Noirs, les Pottawatomi, les Sacs ou Sauk, les Salish, les Shawnee, les Squamish, les Témiscaming et les Têtes-de-Boule.
Abénaki, Pennacook et Illinois constituent les principales confédérations des Algonquins.
D’abord installés sur la côte Est avant de migrer plus à l’ouest. Alliés des Français dès le début de la colonisation, ils sont directement impliqués dans les conflits entre Européens.
L'hiver 1649, les Iroquois déciment les tribus de Petuns et d'Algonquins et les bandes de Nepissing.
Le 12 juin 1670, Daniel de Remy de Courcelle arrêta la guerre entre Iroquois et Algonquins.
Chez les Algonquiens, peuple nomade régi par un système patriarcale, les hommes pêchaient et chassaient alors que les femmes cueillaient baies, racines et diverses graines. Ils vivaient dans des wigwams, tentes en forme de cônes renversés recouvertes d'écorce ou de peaux de bêtes. Ils confectionnaient leurs vêtements avec des peaux et des fourrures d'animaux. L'été, leur moyen de transport était le canot ; l'hiver, ils utilisaient les raquettes et le toboggan. Nus l’été, ils se peignaient le thorax en rouge. Comme leurs voisins les Hurons et les Iroquois, les Algonkins pratiquaient la capture de prisonniers, et, strictement exocannibales, ils ne mangeaient que les étrangers tombés à la guerre.
Pour eux, le Manitou est l’énergie vitale ; l’énergie individuelle est une part de manitou ; la somme des énergies est l’être suprême, Gitchi Manitou, qui anime toute la création. Il y a 12 cieux, chacun habité par un Manitou ; le 12ème est habité par le Créateur, le Grand Manitou.
Totem est un terme algonquin : c’est le gardien personnel ou la puissance tutélaire d’un individu.
Les Algonquins du Canada (Québec) appellent l’ours Grand-père.
Un mythe algonkin décrit comment le trickster Glooskap fut le premier à rapporter l'été aux terres septentrionales gelées : parti du pays du géant de glace Hiver, il se dirigea vers le sud puis parvint à s'emparer par ruse du chef du Petit Peuple, la belle Eté. Il la ramena au tipi d'Hiver, qui fondit en présence de sa chaleur. Glooskap laissa alors Eté rentrer chez elle.
Dans les rites de la société Midé figure un homme-hibou qui montre le chemin de la Terre du Soleil Couchant (royaume des morts). 4 degrés initiatiques conduisent à l'initiation parfaite, dans la Société des Hommes Médecine, en liaison avec le symbole d'un univers quadripartite. Le grand Manitou qui règne sur le 4ème degré est représenté par une série de symboles quaternaires, dont une croix sur un pilier carré, chaque face étant peinte d'une couleur cosmique.
Les chamans ont le pouvoir de s'allier aux esprits et de les influencer en dirigeant des cérémonies particulières.
Chez les Algonquiens, la cérémonie traditionnelle la plus connue est celle de la tente tremblante. À cette occasion, le chaman se construit un abri, puis y entre à la nuit tombante. Les villageois appellent alors les esprits à l'aide de chants et de tambours. Lorsque les divinités arrivent, on entend des cris d'animaux et la tente se met à trembler. Le chaman entre ensuite dans une transe qui l'amène au seuil de la mort, d'où il revient apporter la santé et la prospérité aux habitants du village.

ALIBAMONS Voir ALABAMA.

ALL TALL PEOPLE
Groupe des Kainah ou Kainai, avec les Lone Fighters, Black Elks, Buffalo Followers, Fish Eaters (auxquels appartenait le chef Red Crow).

ALMOUCHIQUOIS Voir Malécites.

ALNANBAL Voir Abenaki.

AMAHUACA
Village de Boca Pariamanu , en Amazonie péruvienne (département de Madre Dios)

AMASECONTI Voir Abenaki.

AMERISCOGGIN, Amariscoggin Voir Abénaki.

AMUZGO
Groupe linguistique mexicain.

ANASAZI
(Pueblo). Amérique du Nord. Sud-ouest du Colorado. Anasazi est le nom, signifiant ennemi, que leur ont donné leurs ennemis Navajo.
Agriculteurs, disparus vers 1300 (ils ont abandonné leurs pueblos à cause de la sécheresse et de la déforestation des pins et genévriers).
Ils auraient été contraints au cannibalisme par la famine causée, selon les climatologues, par une longue sécheresse de 23 ans commencée en 1276 1. L'anthropophagie est avérée chez les Anasazis par la découverte d'adn humain dans des fèces humaines fossilisées, qui avaient été déposées dans les cendres d'un foyer. C'est la seule preuve irréfutable qu'il ait existé, mais on connaît également des ossements brisés aux arêtes arrondies, comme s'ils étaient restés suffisamment longtemps à bouillir et s'entrechoquer pour s'user. C'est un sujet un peu tabou, car des descendants des Anasazis, les Hopis de l'Arizona, qui se prétendent depuis toujours un peuple pacifique, nient que leurs ancêtres aient pu être cannibales. La politique étant ce qu'elle est, les archéologues sont très réservés lorsqu'on aborde ce sujet. Ces fèces semblent liées à Chaco Canyon 3 plus qu'à Mesa Verde. Il est possible qu'après quelques décennies de domination par une caste qui contrôlait les réserves de nourriture, une révolution ait eu lieu dans la civilisation de Chaco Canyon et que le cannibalisme en soit une conséquence. Des hypothèses plus physiologiques sont que les Anasazis, dont l'alimentation était principalement composée de maïs, le gibier étant devenu très rare, se soient rabattus sur la chair humaine (ils élevaient des dindons pour leurs plumes, mais il semble qu'ils en aient peu mangé). Encore une fois, la seule preuve formelle réside dans ces fèces. Quoi qu'il en soit, la sécheresse de la fin du 13ème siècle n'est pas forcément la cause du cannibalisme, l'abandon des villes de Chaco Canyon étant antérieure. Les nombreuses migrations des tribus du Sud-Ouest américain avant l'arrivée des premiers Européens, en 1540, ne sont pas documentées, et le sont très peu pendant les 150 ans suivants, puisque les Espagnols n'installèrent leur première colonie au Nouveau-Mexique qu'en 1680 : les théories sont plus nombreuses que les certitudes 2.
Vers 900, les Anasazi avaient organisé leur cité de Pueblo Bonito (au Nouveau-Mexique actuel) comme un ensemble d'appartements disposés en demi-lune. Dans le mur externe, n'offrant aucune prise à d'éventuels assaillants, une entrée étroite donnait accès à deux places jumelées autour desquelles s'élevaient des terrasses en gradins. La vie sociale s'y concentrait ainsi qu'auprès des chambres souterraines, les kivas, réservées aux activités religieuses.
Les cultures précolombiennes (Toltèques, Mayas) avaient étendu leur influence au début de notre ère sur le territoire actuel de la Californie, de l’Arizona et du Nouveau Mexique pour donner naissance à la civilisation du Sud-ouest dont nous admirerons les vestiges dans les musées indiens de notre parcours, et notamment à Mesa Verde. Les Anasazi en furent les principaux représentants.
D’abord modestes vanniers, ils accédèrent au VIIIe siècle à une remarquable maîtrise de la poterie et construisent des habitations en pierre sophistiquées. Ils atteignirent leur apogée au XIIIe siècle puis déclinèrent brusquement à cause de la sécheresse et, aussi sans doute, des attaques des groupes nomades venus du nord.
C’est l’un de ces petits groupes, errants et belliqueux, qui s’aventura au sud pour attaquer victorieusement la brillante civilisation maya et fonder l’Empire aztèque.
Les Pueblo, Hopi et Zuni disent descendre des Anasazi. Certains archéologues assimilent les Sinagua aux Anasazis.

ANDASTE, Susquehanna, Susquehannock, Minquas
Les Andastes vivaient aux abords du fleuve Susquehanna et de ses affluents en Virginie actuelle ainsi qu'au Maryland et au Delaware. Ayant refusé l'invitation des Iroquois à se joindre à la Confédération des cinq nations, ils s'en firent de redoutables ennemis.
15 septembre 1655, Guerre du Pêcher : 500 guerriers andastes lancent un raid contre la Nouvelle-Amsterdam à la pointe de Manhattan.

ANDROSCOGGIN Voir Abenaki.

ANISHINABE Voir Ojibwa.

AONIKENKS, TEHUELCHES
Chasseurs-cueilleurs établis le long de la frontière entre l'Argentine et le Chili. Eteints.

APACHES, Diné
Apache signifie ennemi en langue hopi.
Ce sont des Athapascans ayant migré du nord au sud vers l’an mille ; dès que le cheval fit son apparition, ils furent fortement repoussés vers le Sud et l’Ouest par les Comanches et les Utes).
Les Apaches adoptèrent parfois les coutumes des tribus voisines, tel un groupe qui se joignit aux Kiowas pour former ainsi les Apaches Kiowas.
Les Apaches vivent dans la région du Rio Grande et se répartissent en plusieurs familles, mais parlent tous la même langue.
Du point de vue culturel, on divise les Apaches en deux groupes : les Apaches de l’Est (Mescalero, Jicarilla, Chiricahua, Apaches Kiowa) et les Apaches de l’Ouest (Cibecue, Mimbreno, Coyotero, White Mountain, Tonto du Nord et du Sud qu’on appelle aussi Apaches Mogollon).
Ils vivent dans des hogans, simples huttes de perches souples recouvertes d'herbes et de broussailles.
Les tribus sont en principe composées de chasseurs et se livrent aux pillages, car les Apaches sont de tradition guerrière et livrent combat quand ils veulent. Ils ne sont donc ni pasteurs ni cultivateurs. Le guerrier qui accumulait le plus de prouesses devenait le chef. Il n'y avait pas de gouvernement central tribal.
Les Jicarilla cultivaient du maïs et d’autres légumes, mais, comme d’autres Indiens des plaines, ils s’adonnaient aussi à la chasse au bison.
Les Mescalero vivaient de chasse, cueillette et pillage ; ils avaient un régime alimentaire reposant surtout sur le mescal dont ils tiennent leur nom.
De tous les Apaches qui vivaient à l’ouest du Rio Grande, les Chiricahua étaient peut-être les plus belliqueux et leur mode de vie présentait les traits de nomadisme les plus marqués ; depuis leur repaire des montagnes du Dragon, ils étendaient leurs raids de pillage jusqu’au nord du Mexique, en Arizona et au Nouveau-Mexique.
Les Lipan chassaient et pillaient au Nouveau Mexique et dans l'Ouest du Texas.
Les Tonto et les White Mountain étaient plus pacifiques, se rapprochant des Navajos. Les Apaches de l’Ouest semblent avoir été beaucoup plus sédentaires que leurs parents de l’Est.
Bien qu'ils aimassent faire la guerre, ils avaient peur de la mort et se pressaient d'ensevelir leurs morts et de brûler leurs biens. Ensuite, ils se purifiaient dans la fumée d'armoise avant de quitter les lieux, pour échapper à la colère du fantôme du mort.
Dans les danses, les Apaches revêtaient des costumes symbolisant les Esprits de la Montagne. Ils guérissaient les malades et éloignaient les mauvais sorts. Ils revêtaient des peintures corporelles, jupes, masques noirs, coiffures en plaquettes de bois et tenaient des épées de bois.
Les Apaches reconnaissaient de nombreux hôtes surnaturels mais croyaient en une divinité suprême nommée Yusn.
Le chaman faisait tournoyer le rhombe (objet vrombissant maintenu au bout de lanières) pour se rendre invulnérable et prévoir l’avenir.
Lorsque les jeunes filles atteignaient la puberté, elles participaient à des cérémonies qui duraient quatre jours, chiffre sacré. Chants, danses, festins, cadeaux rythmaient ces jours. Pendant ce temps, on construisait le tipi de cérémonie. Enfin, les jeunes filles couraient à quatre reprises des tipis vers de petits paniers contenant des objets sacrés. Puis, on démontait le tipi ; les jeunes filles subissaient quatre jours de retraite et, ensuite, étaient bonnes à marier.
Les femmes apaches étaient renommées pour leur vannerie. Elles fabriquaient des paniers en tige de saule pour contenir la nourriture et les décoraient de dessins de couleur foncée réalisée à partir d'une plante.
Après l'indépendance du Mexique, l'armée se fit rare et Navajos et Apaches en profitèrent pour faire des raids contre les fermiers.
En 1846, les Etats Unis prirent possession des territoires qui allaient devenir le Nouveau Mexique et l'Arizona et décidèrent de mettre un terme à ces raids.
En 1848, après la découverte d'or en Californie (1848), les chercheurs d’or se ruent à travers les terres des Indiens du Sud-ouest, provoquant leur révolte.
Puis il y eut la guerre de Sécession et une partie des soldats partit au front. D'où une recrudescence des attaques indiennes contre colons et chercheurs d'or qui abattaient les arbres et tuer leur gibier.
En 1862, les Etats Unis décidèrent d'employer les grands moyens, c'est-à-dire tout faire pour chasser les Indiens de leurs terres. Le colonel Kit Carson fut chargé de cette mission et recruta des volontaires au Nouveau Mexique. Des éclaireurs utes rejoignirent Kit Carson et les soldats américains contre les Navajos et les Apaches. En 1863, il réussit à emprisonner des Apaches dans la réserve désertique de Bosque Redondo. Puis il pratiqua la politique de la terre brûlée : détruire par le feu habitats et récoltes.
Le 30 avril 1871, massacre de Camp Grant en Arizona : des Apaches Aravaipas installés pacifiquement à proximité du camp américain sont attaqués par un groupe d'habitants de Tucson accompagnés de Mexicains et d'Apaches Tohono O'odham : 125 Apaches Aravaipas sont été tués, majoritairement des femmes et des enfants, et 27 enfants sont capturés pour être vendus comme esclaves.
Le général Crook, associé à l’humanitariste Colyer, mena campagne en 1871, et avec l’aide de ses scouts indiens, obtint la reddition de nombreux chefs. En 1872, Cochise, un Chiricawa du groupe des Chokonen, signa la Paix mais Geronimo, un Chiricahua du groupe des Bedonkohe, continua ses raids. Les chefs n’étaient pas en mesure de contrôler la guérilla des rebelles qui pillaient les troupeaux et multipliaient les atrocités, tandis que l’État était impuissant à protéger les Indiens des meurtres et exactions en tout genre commis par les civils animés par la haine et la peur de l’Indien.
En 1874, le général Crook mena une deuxième campagne victorieuse contre les rebelles. Mais, dans ce climat de terreur incontrôlable, on décida de vider la réserve de Camp Verde et de rassembler les Apaches à la Réserve de San Carlos, surnommée Hell's Forty Acres (Les Quarante Arpents de l'Enfer) tant elle était aride. De plus, on tentait d'y faire cultiver le sol par les Apaches, fier peuple de guerriers.
Les Chiricawa de Cochise s’y trouvèrent déportés, et c’est là que naquit la rébellion menée par Geronimo et Naïche, le fils de Cochise, qui mourra d'une pneumonie le 26 septembre 1876. Leur formidable bande, composée d’une centaine de guerriers et d’autant de femmes et d’enfants, de chevaux et de têtes de bétail, vivait à l’abri d’un sanctuaire de montagnes inviolable, et leurs raids éclair terrorisaient les colons.
Geronimo fut rattrapé en 1877 et conduit à San Carlos avec ses guerriers. Il quitta la réserve en 1881 et reprit ses raids. En 1886, Geronimo accepta de parlementer avec Crook en échange de la promesse de retourner dans leur réserve, mais, peu confiant en la fiabilité de cette promesse, Geronimo s’enfuit, emmenant avec lui Naïche, seize hommes, treize femmes et six enfants. Au terme d'une traque qui mobilisa 5 000 soldats, soit le tiers de l'armée américaine, le lieutenant Gatewood parvint jusqu'à Geronimo et le convainquit de se rendre, lui promettant que les guerriers et leurs familles ne seraient pas séparés. La promesse ne fut pas tenue et Geronimo et ses hommes furent envoyés en Floride où ils souffrirent de l'humidité du climat qui tua nombre d'entre eux. En 1894, on autorisa les survivants à rejoindre leurs familles à Fort Sill, dans l'Oklahoma. Geronimo mourut en 1909, toujours prisonnier de guerre.
Voir Chiricahua, Mimbreno, Kiowa.

APALAANCHI
Ethnie Wayu. Désert colombien de la Guajira, peuple mi-berger, mi-pêcheur

APAPORIS
Rivière de l'Amazonie colombienne. Etat d'Amazonas. Familles linguistiques tukano et maku (majoritaire). Aire protégée : Parc national naturel de Yaigojé Apaporis (2009) dans lequel vivent les Tanimuka, les Letuama, les Yauna et les Makuna.

APARAI
Plateau des Guyanes.

APINAYE
Le groupe Apinayé inclut les Apinayé, les Timbira orientaux et les Coroa ou Kayapo du Nord. Voir Gê.

APPALACHES
Nord de la Floride.

ARAHUACA Voir ARAWAK

ARAPAHOS, ARAPAHOES, INUNA-INA
(Algonquins). Oklahoma, Wyoming.
D’abord chasseurs et pêcheurs nomades, ils ont évolué vers des activités sédentaires et agricoles.
Dans les années 1850, les Arapahos formèrent deux tribus distinctes : les Arapahos du Nord et les Arapahos du Sud. En 1878, les Arapahos du Nord vivaient avec les Shoshones de l'Est dans la réserve indienne de Wind River dans le Wyoming et étaient une tribu reconnue par le gouvernement fédéral des États-Unis. Les Arapahos du Sud vivaient en Oklahoma où ils formaient, avec les Cheyennes du Sud, une tribu reconnue également par le gouvernement fédéral.
Dans les années 1860 et 1870, les Arapahos, les Cheyennes et les Sioux se battirent farouchement contre l'installation d'émigrants sur leurs territoires dans les plaines de l'est du Colorado et du Wyoming. Du 17 au 25 septembre 1868 eut lieu la bataille de Beecher Island, dans le Colorado, qui vit la victoire de l'armée fédérale sur les Arapahos, les Cheyennes et les Lakotas ; le chef cheyenne Roman Nose (Nez Romain) ou Arched Nose (Nez Arqué) fut tué. Les Arapahos et les Cheyennes furent massacrés à Sand Creek le 29/11/1864 par le Colonel John Chivington.
Sous la houlette de Sitting Bull (sioux Hunkpapa) et de Crazy Horse (sioux Oglala Hunkpatila), Sioux, Cheyennes et Arapahos unirent leurs forces. Le 25 juin 1876, près de 2 000 guerriers, rassemblés par Sitting Bull et menés par Gall (sioux Hunkpapa), White Bull (sioux miniconjou, neveu de Sitting Bull), Crazy Horse et le cheyenne Lame White Man, anéantirent l'ambitieux lieutenant général George Armstrong CUSTER et 268 soldats du 7e régiment de cavalerie près de Little Big Horn River (Montana), lors de la Bataille de l’herbe grasse (Battle of Greasy Grass Creek).
Ani couni chaouani (en arapaho : Ani’qu ne’chawu’nani’) est une prière traditionnelle autochtone.

ARARA
Langue : carib. Les Arara se nomment : wogarangma, ukaragma. Ethnie amazonienne du Brésil vivant sur l'état de Para ; son territoire traditionnel se situe sur les bords de l'Iriri, un affluent du Rio Xingu 5.

ARAUCAN, ARAUCANIS, MAPUCHE
Araucan est l’ancien nom des Mapuches. Voir Mapuches

ARAWAK (Arahuaca), ARUAK
Chassés des Antilles par les Indiens Caribes ; Nord du Brésil, aujourd'hui principalement établis dans le delta de l’Orénoque, le bassin de l’Amazone et le littoral de la Guyane française. Le mot maïs est d’origine arawak : mahiz.
Voir Taïnos.

ARHUACO, Ijka, Bintukua, Ika, Iku
Les Arhuacos se nomment eux-mêmes Grands Frères. Descendants des Taironas. Sierra Nevada de Chundwa en Colombie.

ARIKARA, REE
Caddo.
La MHA Nation (7 000 Indiens) regroupe aujourd'hui, au Dakota du Nord, trois tribus : les Mandans, les Hidatsas et les Arikaras.
White Shield (env. 1833-1883), chantre de la paix, rencontra le Président Grant et s'opposa aux ranchers blancs autorisés à écorcher le bétail sur les terres de son peuple.

ARKANSAS
(Sioux). Arkansas. Voir QUAPAWS

ARSARIO
Wiwa (Colombie).

ASHANINKA, Ashéninka
Ceux qui sont des hommes. Leur langage fait partie des langues campa. Forêt amazonienne (Pérou ; Etat brésilien de l’Acre).
Les Asháninka sont situés près des ríos Tambo, Ene, et haut Perené, tandis que les Ashéninka sont localisés près des ríos Pichis, Gran Pajonal, et Ucayali.

ASSINIBOINE, ASSINIBOIN, ASSINIPOËLS, STONEY
Apparentés aux Sioux de l’Ouest du Canada du groupe linguistique des Nakota. Autrefois ennemis des Gros-Ventre de la prairie (Atsina). Répartis en plusieurs groupes dont les Wasinazinyibi (Gros fumeurs) et les Cantidada (Peuple moisi). Ils vivent aujourd’hui dans des réserves, au Canada (Alberta) et aux Etats-Unis (Montana).
Voir Métis.

ATACAMENOS
Atacama (Nord du Chili).

ATAKAPA
Louisiane, Texas.

ATHAPASCAN, ATHABASCAN, ATHABASCA
Famille linguistique Nadéné.
Les vastes forêts intérieures du Yukon (Canada) ont été occupées par les Athapascans, ethnie autochtone dont les traditions culturelles et linguistiques sont très anciennes. Aujourd'hui, il en existe six groupes distincts : Kutchin, Han, Tutchone, Inland Tlingit, Kaska et Tagish.
Les Chipewyan vivent au Canada au nord et à l'ouest du lac Athabasca (Canada) et dans la région de Manitoba Hudson.
Les Hare (ou Lièvres ou Kawchottine) dans les Territoires du Nord-ouest.
Les Porteurs en Colombie britannique, dans la région du lac des Porteurs (lac Stuart).
Les Esclaves entre le lac Athabasca et le Grand Lac des Esclaves (Great Slave Lake), sur le cours sud de la rivière Mackenzie.
Les Yellow-Knifes parlent une langue apparentée à la famille linguistique athapascane.
Les Ingalik, les Tanaina et les Tanana de l’Alaska font partie du groupe linguistique athabasque.
Les peuples tlingit parlent tous la même langue : une langue athabascane.
Les Apaches sont des Athapascans ayant migré du nord au sud vers l’an 1000.
Les Beavers habitaient à l’ouest du lac Athabasca d’où ils ont été chassés par les Cris.
Les Chatacosta et les Tututni de l’Oregon parlent l’athapascan.
Les Hoopa de la réserve de Hoopa Valley en Californie parlent l’athapascan.
La langue navajo fait partie de la famille linguistique athapascane.

ATSINAS, GROS-VENTRES de la prairie
(Algonquins). Plaines du nord du Montana et du sud de la Saskatchewan, entre les rivières Missouri et Saskatchewan. Branche des Arapahos, installés dans le Montana. Autrefois ennemis des Assiniboines. Ils sont fréquemment confondus avec une tribu Hidatsa voisine, également appelée Gros Ventre.

ATTIKAMEK
Groupe algonquien. Les Attikamek, qui comptaient 600 individus vers 1600, furent presque entièrement décimés par les maladies et les affrontements avec les Iroquois (aujourd’hui plus de 3.000 vivent au Québec, alliés aux Montagnais dans le Conseil attikamek/montagnais). Puis les Têtes de Boule s'installèrent en territoire attikamek (il se peut que ces autochtones soient en partie des descendants d’Attikameks, le nom attikamek ne réapparaissant que dans les années 1970.)
Les Attikamek pratiquaient le troc, ce qui leur permettait d’ajouter des produits agricoles à leurs menus issus de la pêche et de la chasse. On trouve l’origine du sirop d’érable québécois chez les Attikameks qui faisaient bouillir la sève des érables au printemps pour en faire du sucre et du sirop.
Le christianisme les força à renoncer à la polygamie, ils se marièrent et firent baptiser leurs enfants...
Les compagnies forestières s'installèrent dans la région en 1831 et employèrent les Têtes de boule qui devinrent une main-d’œuvre peu exigeante connaissant bien la forêt.
Les Attikamek ont du mal à maintenir leur mode de vie traditionnel. Les aménagements hydroélectriques leurs apportent de nombreux désagréments.
Actuellement, l’industrie de la coupe de bois représente le principal revenu pour les Attikameks. Les femmes en fabriquant des paniers d'écorce apportent un revenu d’appoint pour la communauté.
Le potentiel touristique de la région est maintenant exploité depuis quelques années : il existe aussi plusieurs centres de tourisme ethnoculturel sur le territoire.

AUCAS voir HUAORANI

AUK Voir Tlingit.

AVA-GUARANI
Mangaratu dans l'Etat brésilien du Parana (sud).

AWA, GUAJA
Awa signifie homme.
Sud-ouest de la Colombie. En Equateur, sur la côte pacifique. Des Awa ou Guaja, un des derniers groupes de chasseurs-cueilleurs (il ne serait plus que 450), vivent dans la partie orientale de l'Amazonie brésilienne dans les forêts de l'État du Maranhão. Aujourd'hui, leur territoire est la cible des bûcherons qui percent des routes au bulldozer à travers leurs forêts : la déforestation est massive.

AWAJUN
province de Condorcanqui, située dans la région amazonienne, l’une des provinces les plus pauvres du Pérou : lieu de vie de deux des peuples autochtones les plus représentatifs de l’Amazonie péruvienne, les Awajun et les Wampis.

AYMARA
Ils habitaient le haut plateau entourant le lac Titicaca au Pérou et en Bolivie.
On pense qu'ils sont les fondateurs de la cité antique de Tiahuanaco en Bolivie. Du VIIe siècle avant notre ère à 1 200 apr. J.-C., le centre de l'Empire tiahuanaco occupait le haut plateau bolivien, près du lac Titicaca et était peuplé d'Indiens : Aymara, Chiquito et Quechua. Puis, pendant la période allant du XIIIe au XVIe siècle, la région fut incorporée à l'Empire inca. Ces premières civilisations furent le foyer d'aires culturelles prédominantes. Vaincus par les Incas, puis par les conquistadores espagnols en 1538, les Aymara ont conservé leur langue et leurs traditions. Selon une légende, le premier dieu Viracocha a surgi du lac Titicaca et a créé le monde ainsi que toutes les civilisations des Andes. Le 15 novembre 1781, Túpac Katari (Julián Apasa Nina), le chef des révoltés du peuple aymara du Haut-Pérou, fut écartelé par les Espagnols. Evalués aujourd’hui à 1 million d’individus, les Aymara vivent en petites communautés agraires. Le 21 juin 2022, alors que les premiers rayons du "tata-inti" (soleil-père) frappent à l'aube le complexe religieux pré-inca de Tiwanaku, à 75 km à l'est de La Paz, des milliers de Boliviens, paumes levées vers le ciel, célèbrent le passage à l'an 5.530 de leur calendrier.

AYOES, AYOOIS, AYOVOIS Voir IOWAY

AZTEQUES, Mexicas
Famille des Tanoan. les Aztèques ne se sont jamais appelés Aztèques: c’est un nom qui leur a été attribué, assez tardivement, même, au XIXe siècle, par un explorateur allemand, qui se référait à la ville mythique d’Aztlan, dont ils étaient censés être originaires. Leur capitale étant Mexico, les spécialistes considèrent désormais comme plus précis et plus correct de les appeler Mexicas. Leur langue appartient à la branche nahuatl de la famille uto-aztèque.
Les Aztèques revendiquaient leur appartenance aux Sept Tribus Nahuas qui seraient sorties du mythique Chicomotzoc, les Sept Cavernes, le lieu où naquit le Monde.
Ils formaient à l’origine une tribu appartenant à un groupe d’Indiens des zones septentrionales du Mexique précolombien : les Chichimèques.
Ces barbares chichimèques venus du nord, appelés Mexicas ou Aztecas, prirent la capitale des Toltèques, Tula (au nord de l'actuelle Mexico), en 1168. Le nom Aztèque provient d'une patrie mythique du nord appelée Azatlán d’où ils seraient originaires.
Dans la région du lac Texcoco, les Aztèques fondèrent Tenochtitlan (cité bâtie sur l’eau et site actuel de Mexico), avant de s’imposer par la force, en 200 ans, à tous les peuples d’Amérique centrale.
Leur civilisation reposait sur une culture en partie héritée des Toltèques (architecture, motifs de la sculpture), une organisation politico-économique très évoluée et une religion polythéiste complexe impliquant des sacrifices humains. Leurs mœurs n’offraient aucune ressemblance avec les autres Indiens de l’Amérique du Nord. L’Empire aztèque n’assura jamais son homogénéité, et Cortés, qui parvint à rallier les Indiens sous domination aztèque (notamment les Tlaxcaltèques), le renversa facilement.
La société était divisée en 3 classes : les esclaves, les roturiers et la noblesse [nobles par naissance, des prêtres et ceux qui avaient gagné ce rang (surtout des guerriers)]. 2 grandes confréries guerrières : les chevaliers/aigles et les chevaliers/jaguars.

Panthéon aztèque :
- Huitzilopochtli, Colibri du Sud, dieu du Sud, maître du monde, prince de Turquoise, était une divinité purement aztèque qui ne fut pas représentée dans les cultures méso-américaines antérieures. Dieu tribal de la Guerre et du Soleil, il était la divinité la plus importante de la capitale de l'Empire aztèque, Tenochtitlan. Divinité du soleil de midi, Huitzilopochtli était représenté par un aigle dévorant le serpent étoilé de la nuit (la Voie lactée). Dans les codex, on le reconnaît à sa peinture corporelle avec des bandes bleues et jaunes, ses plumes de colibri sur la jambe gauche, ses pointes de flèches ornées de plumes et son propulseur en forme de serpent ou atlatl. Son nom indique qu'il était associé dans les rites à la guerre et à la mort : les colibris représentaient les âmes des guerriers morts accompagnant le Soleil, leur dieu, dans sa course quotidienne à travers le ciel. Comme pour Quetzalcoatl, mythe et histoire s'entremêlent dans plusieurs récits sur l'origine de Huitzilopochtli. Qu'il ait été considéré comme un dieu ou comme un héros déifié par la suite, cela n'est pas clair. Il était généralement à l'origine des pérégrinations des Aztèques qu'il conduisit jusqu'à leur territoire près d'Aztlan au nord-ouest du Mexique. Les événements concernant la naissance du dieu à Coatepec peuvent être interprétés comme une renaissance mythique de la transformation d'un homme en un dieu prophétique tout-puissant. A Coatepec (la Montagne Serpent) près de Tuma, Huitzilopochtli fut miraculeusement conçu par Coatlicue (Jupe Serpent) qui fut fécondée par une boule de plumes descendue du ciel. Prévenu que sa sœur Coyolxauhqui et ses frères, les Quatre Cents Méridionaux, allaient tenter de tuer sa mère, Huitzilopochtli sortit de son ventre. Il était déjà adulte, son corps était peint en bleu et il brandissait son serpent de feu ou xiuhcoatl. Il décapita Coyolxauhqui et jeta son corps en bas de la montagne puis mit ses frères en déroute. Cet événement est généralement interprété de façon symbolique Huitzilopochtli, le Soleil, battit Coyolxauhqui, la Lune et ses quatre cents frères, les Etoiles, créant ainsi le cinquième Soleil ou 5e ère de l'univers.
Pendant leur grande migration vers le sud de la vallée de Mexico, le peuple était précédé par 4 prêtres/dirigeants qui portaient une grande statue du dieu. Cette figure magique qui prédisait les événements futurs conseilla aux Aztèques de changer de nom et de devenir les Mexica, et leur indiqua en secret la route à suivre. D'après les mythes de pérégrinations, Huitzilopochtli promit à son groupe qu'il allait conquérir tous les peuples, qu'il deviendrait le maître du monde et qu'il recevrait des tributs de pierres précieuses, de plumes de quetzal, de corail et d'or. L'accession de Huitzilopochtli au même statut que d'autres dieux créateurs plus importants se traduit par son identification mythique au Tezcatlipoca bleu dont la direction sacrée était le sud.
Guerrier cosmologique identifié au dieu solaire Tonatiuh, Huitzilopochtli était au centre du culte aztèque du sacrifice. Les Aztèques se considéraient comme un peuple élu : leur mission divine consistait à faire la guerre et à offrir le sang des captifs pour nourrir le dieu afin que le cinquième Soleil restât en mouvement. Dans la cité de Tenochtitlan, le temple de Huitzilopochtli, orné de crânes blancs sur fond rouge, était le lieu d'innombrables sacrifices humains par extraction du cœur, réalisée avec un silex ou un couteau en obsidienne. Les cœurs étaient offerts au Soleil puis brûlés dans le cuauhxicalli, vase de l'aigle. Les corps étaient ensuite jetés sur l'image de Coyolxauhqui, réactualisant ainsi la victoire héroïque de Huitzilopochtli à Coatepec. Les guerriers morts au combat ou sur l'autel sacrificiel étaient des cuaubteca, peuple de l'aigle. Les Aztèques croyaient que ces guerriers, à titre posthume, faisaient partie du cortège lumineux du soleil pendant quatre ans, après quoi ils se transformaient à jamais en colibris. La préoccupation sanguinaire des Aztèques se retrouve aussi dans le comportement des prêtres qui pratiquaient fréquemment l'autosacrifice en pénitence. Ils se transperçaient la langue et les oreilles avec des cordes garnies d'épines. Les grands prêtres de Huitzilopochtli et Quetzalcoatl Totec Tlamacacazqui (Serpent à Plumes prêtre de notre Seigneur) formaient avec ceux de Tlaloc une double autorité religieuse chez les Aztèques.
Le cœur des guerriers sacrifiés servait à nourrir l’Aigle Solaire. Les guerriers immolés chaque matin pour la régénération du soleil étaient ornés de duvet blanc et chaussés de sandales blanches, le blanc étant la couleur des premiers pas de l’âme. Pour le guerrier, l'honneur suprême était d'être tué au combat ou de se porter volontaire pour être sacrifié dans un grand rituel. Mais c'était souvent des prisonniers qui servaient aux sacrifices lors de rituels de moindre importance (le captif était remis aux guerriers qui l’avaient fait prisonnier et ceux-ci l’offraient en festin à leurs amis). Il arrivait aussi qu’à l’occasion d’une fête religieuse on sacrifiât un esclave et qu’on le consommât lors du banquet.
Tous les ans des milliers d’êtres humains étaient sacrifiés par les Aztèques à leurs divinités. Le prêtre, couvert d’un manteau rouge, ouvrait la poitrine de la victime avec un couteau d’itzli (obsidienne noire), extrayait le cœur encore palpitant et le jetait au feu. Après le sacrifice, prêtres et population mangeaient les corps des sacrifiés. En 1486, à l’occasion de la rénovation du grand temple de Tenochtitlan : 20 000 à 70 000 personnes sont immolées. Les femmes, vouées à la mort en l'honneur des déesses terrestres, sont décapitées pendant qu'elles dansent, feignant d'ignorer leur sort. Les enfants (mâles pour la plupart) offerts à Tlaloc, sont noyés ; leurs larmes symbolisaient les gouttes d’eau. Les victimes du dieu du Feu (Xiuhtecuhtli maître de la turquoise) sont jetées une à une dans un bûcher après avoir été anesthésiées par une poudre, le yauhtli (haschisch) puis, avant que la mort ne mette fin à leurs souffrances, les prêtres les sortent du feu au moyen de gros crochets et extirpent les cœurs des corps brûlés. Ceux qui personnifient Xipe Totec sont attachés à une sorte de chevalet et percés de flèches.
- Quetzalcoatl (Serpent à Plumes), ancêtre mythique civilisateur et bienfaiteur des Toltèques, venu de l’Orient, dieu de l'Est, dieu de l’Etoile du Matin et du Soir, dieu du Vent sous la forme d'Ehecatl, vie et jumeaux, planète Vénus, artisanat, inventeur du calendrier, blanc ;
- Tezcatlipoca (Seigneur du Miroir Fumant), un des quatre dieux créateurs, dieu du Nord, providence, inventeur du feu, noir, associé au ciel nocturne, à la lune, aux forces maléfiques et à la destruction, revêtait souvent l'apparence d'un jaguar : son culte arriva en Amérique centrale avec les Toltèques ;
- Huehueteotl (Vieux Dieu), ancien dieu du Feu, la plus ancienne des divinités [emblèmes : panache surmonté d’un oiseau bleu, un pectoral en forme de papillon, un chien (symbole du feu), sur son bandeau frontal 2 triangles isocèles s’interpénètrent, l’un dressé, l’autre renversé] ;
- Tlaloc (Celui qui fait pousser les choses), dieu de l'Eau et de la Pluie assisté des quatre Tlaloque, connu comme Chac chez les Mayas ou Cocijo chez les Zapotèques, dieu de la Foudre et de l'éclair, Pluie de feu ( l'éclair, comme la pluie, a valeur de semence céleste), représenté les yeux et la bouche entourés d'anneaux, faits du corps de deux serpents (ces serpents représentent à la fois l'éclair et l'eau), le ciel de Tlaloc, Tlalocan, est la demeure des noyés et des foudroyés ;
- Chalchiuhtlicue, Jupe en jade, parente de Tlaloc, déesse des Rivières et des Lacs ;
- Coyolxauhqui, déesse de la Lune, fille de Tlaloc, assassinée par son frère le Soleil ;
- Coatlicue (Jupe Serpent), déesse de la Terre, de la vie et de la mort, mère de Huitzilopochtli ;
- Xipe Totec (Seigneur Ecorché), dieu des Semailles, de l'Eté, de l'Ouest et des Orfèvres, dieu de la pluie printanière, du renouveau et de la végétation (couleur : rouge). L'or est associé à la peau neuve de la terre, au début de la saison des pluies, avant que celle-ci reverdisse. En l’honneur de ce dieu, on écorchait des victimes dont les prêtres revêtaient les peaux teintes en jaune comme la feuille d'or.
- Xolotl, dieu des enfers, est le 5ème des 9 seigneurs de la nuit. L’araignée et la chouette le symbolisent. Le soleil noir (soleil dans sa course nocturne) est porté sur le dos par le dieu des enfers. Xolotl a volé aux enfers les ossements dont les dieux voulaient tirer la nouvelle race humaine. Les 9 Enfers sont situés au nord dans le pays des 9 plaines. Il y a 13 cieux et 9 mondes inférieurs. 9 est spécifiquement le chiffre symbolique des choses terrestres et nocturnes ; il y a 9 divinités nocturnes, gouvernées par le dieu des enfers, lequel se situe, dans leur liste, au 5ème rang, donc au milieu des 8 autres.
- Chicomecoatl, déesse de la Nourriture ;
- Xoloitzcuintle (en abrégé Xolo) ; ce chien sans poil était supposé conduire les âmes des défunts vers le territoire des morts, le Mictlan ; les Aztèques ont élevé cette race de chien pour les sacrifier lors des rituels funéraires.
- Xochiquetzal, déesse de la Fertilité et des Fleurs, à laquelle était associé le chocolat.
- Xochipilli, déesse de la Beauté ;
- Mictlantecuhtli (seigneur de la Mort) régnait sur le Mictlan, l'Inframonde, avec Mictlancihuatl ;
- une fois dans leur vie, les Aztèques pouvaient confesser leurs péchés à la déesse de la luxure, Tlazolteotl, celle qui mange les ordures ;
- ils adoraient aussi un dieu inconnu, la cause des causes ;
- la première femme divinisée est appelée Cioacoatl : femme-serpent, c’est la mère des 2 héros/jumeaux, représentée parfois sous la forme d’un chevreuil à 2 têtes tombé du ciel (le chevreuil est aussi le porteur du soleil). "Notre Dame et notre mère a légué aux femmes les douleurs de l'enfantement comme un tribut de la mort ; par elle le péché est entré dans le monde". On la représentait ordinairement avec un serpent près d'elle ;
- le dieu/lune est Teccaciztecatl, celui du coquillage ;
- Mixcoatl, le Dieu de l’Etoile Polaire, s’est multiplié en étoiles appelées mimixcoatl (serpents/nuages) qui servaient à l’origine de nourriture au Soleil.

Les Aztèques croyaient que deux personnes seulement avaient survécu au déluge : un homme nommé Coxcox et sa femme. Leurs têtes sont représentées dans certaines peintures, ainsi qu'une barque flottante sur les eaux, au pied d'une montagne. On y voit aussi une colombe tenant dans son bec l'emblème hiéroglyphique des langues, qu'elle distribue aux enfants de Coxcox, qui étaient nés muets. Une famille de géants qui avaient échappé à la grande inondation, tenta de construire une pyramide qu'aux nuages. Mais les dieux, irrités de leur orgueil, lancèrent les feux du ciel contre l’édifice (c’est la ruine du temple de Cholula, non loin de la ville de Puebla) et les géants durent renoncer à leur entreprise. Le peuple voisin du Mechoacan, qui habitait aussi les plaines élevées des Andes, avait une autre tradition : la barque dans laquelle s'était échappé Tezpi, leur Noé, était remplie de diverses espèces d'animaux et d'oiseaux. Au bout de quelque temps, Tezpi lâcha un vautour qui ne revint plus se nourrit des cadavres des géants que les eaux en se retirant laissaient sur la terre. Le petit oiseau mouche Huitzitzilin fut envoyé à son tour et rapporta un peu de verdure dans son bec.
L’ère présente (5ème soleil) finira par 4 tremblements de terre.
La terre est née d’un crocodile vivant dans la mer originelle. La déesse Terre à 2 aspects : mère nourrissant les hommes et se nourrissant des morts.
Le Tonnerre est unijambiste.
Les taches de la lune ont été faites par un lapin.
Les quatre cents lapins, qui protègent les moissons, sont aussi les divinités de l’ivresse.
Le jaguar veille aux extrémités des 4 chemins (les 4 voies d’accès au village).
Le trône de l’empereur est posé sur un tapis de plumes d’aigle et adossé à une peau de jaguar.
Le singe est associé au forgeron.
Les Aztèques associent l’émeraude à l’oiseau quetzal aux longues plumes vertes et la nomment Quetzalitzli. Comme la plupart des Amérindiens, ils n’ont qu’un mot pour désigner le bleu et le vert.
L’escargot symbolise la conception, la grossesse et l’accouchement.
Le jeu de la pelote est un rituel religieux qui symbolise le mouvement du soleil (la balle) dans l’univers (le terrain de jeu sacré) ; à la fin de la partie, le capitaine ou les joueurs de l’équipe victorieuse sont sacrifiés sur le terrain, les corps traînés pour que le sang imprègne le sol.
Certaines formes de chirurgie génitale sont effectuées rituellement chez les hommes de certains peuples amérindiens, notamment chez les Aztèques qui incisent le prépuce.
Les âmes des guerriers morts reviennent sur terre sous la forme de papillons ou de colibris.
Les femmes mortes en couches rejoignent les guerriers sacrifiés ou morts en combat. Elles prennent le relais de ceux-ci, à midi, pour, accompagner le Soleil dans la 2ème moitié de sa course diurne.
Ceux qui mouraient noyés ou frappés par la foudre, les lépreux, goutteux, hydropiques étaient enterrés, les autres incinérés.
Quand un prince aztèque mourait, on mettait à la place de son cœur une pierre turquoise avant de le momifier.
Les Aztèques célébraient deux fêtes des morts : l'une pour les enfants et l'autre pour les adultes.
Le papillon est un symbole de l'âme, ou du souffle vital, échappé de la bouche de l'agonisant. Un papillon jouant parmi les fleurs représente l'âme d'un guerrier tombé sur les champs de bataille. Les guerriers morts accompagnent le soleil dans la première moitié de sa course visible, jusqu'à midi ; ensuite, ils redescendent sur terre sous forme de colibris ou de papillons. Toutes ces interprétations découlent probablement de l'association analogique du papillon et de la flamme, du fait de ses couleurs et du battement de ses ailes. Ainsi le dieu du feu porte comme emblème un pectoral nommé papillon d'obsidienne. L'obsidienne, comme le silex est une pierre de feu; on sait qu'elle forme également la lame des couteaux sacrificiels. Le Soleil, dans la Maison des Aigles ou Temple des Guerriers, était figuré par une image de papillon.
Pour aider la cicatrisation d'une plaie, on la recouvrait d'un baume contenant de la poudre d'obsidienne : ayant pouvoir d'ouvrir la chair humaine, l'obsidienne a également le pouvoir de la refermer.
Les Egyptiens, puis les Aztèques, sont à l'origine de l'aquaponie 4. Les Aztèques développaient des chinampas, îles artificielles flottantes, qui se composaient de zones rectangulaires de terres fertiles sur des lits de lacs. Les plantes que cultivaient les Aztèques étaient du maïs, des courges et d'autres, ainsi que des poissons dans les canaux qui les entouraient.
Les Aztèques et les Mayas employaient les fèves du cacao comme nourriture, comme breuvage (les prêtres des Mayas buvaient du chocolat 2 fois par jour en signe de leur fonction) et comme monnaie. C’était la boisson des classes riches, et les pauvres l’utilisaient sous forme de bouillie, avec de la farine de maïs relevée de piment. Le chocolat était également employé pour les massages. L’empereur Moctezuma II (+ 1520), pour satisfaire ses épouses et concubines, fit grande consommation de cette boisson divine, à laquelle étaient ajoutés du piment et des substances hallucinogènes. Dans les jardins des empereurs aztèques n'étaient admis ni légumes ni fruits utiles.
Haricot vient de ayacotl ; tomate de tomatl.
La semaine dure 13 jours. La précision du calendrier est étonnante : 1 seul jour de perdu en 5 siècles.

Fin de l’empire aztèque
- 8 novembre 1519 : l’empereur Moctezuma II accueille Hernán Cortés à Tenochtitlan, capitale de l'empire aztèque. Le souverain reconnaît la suzeraineté de Charles Quint.
- 1520 : 30 juin, dans la nuit, les Aztèques chassent les Espagnols de Tenochtitlán durant la Noche triste ; Moctezuma II a été tué d’un coup d’épée par les Espagnols avant qu'ils quittent la ville. 7 juillet, bataille d'Otumba : victoire de Cortés sur les Aztèques. 7 septembre, Cuitlahuac succède à son frère Moctezuma ; il mourra le 25 novembre de la petite vérole.
- 1521 : 29 janvier, Cuauhtémoc Tlatoani, succède à l’empereur défunt Cuitlahuac. 13 août, Hernan Cortés, auquel se sont alliés les Tlaxcaltèques, prend Tenochtitlan, la capitale aztèque, qu’il assiège depuis le 30 mai et capture le dernier empereur Cuauhtémoc. Les Espagnols aspergent ses pieds et ses mains d'huile bouillante pour qu’il révèle l’endroit où est caché l'or de l'empire, mais il ne parle pas. Cortés détruit totalement Tenochtitlan et fait construire Mexico sur les ruines.
- 28 février 1525 : Finalement, accusé de tramer un soulèvement, Cuauhtémoc est pendu à Tabasco.
- En 1545 et en 1576, ont lieu les deux grandes vagues de l'épidémie connue sous le nom de "cocoliztli" (= "peste" en langue nahuatl) qui emporte 80 % des Aztèques (15 millions) causée par la bactérie salmonella enterica arrivée jusqu'au Mexique avec les animaux domestiques apportés par les conquistadores espagnols ou par un virus antérieur à l'arrivée des conquistadores...
- En 1587, lorsque coïncident les dates des célébrations de Huitzilopochtli, dieu aztèque de la guerre, et de Noël, se déroule la première Piñata, dans le monastère des Augustins non loin des célèbres pyramides de Teotihuacan. Les religieux espagnols brandissent un objet représentant le diable et ses tentations ; les indigènes sont invités à se défaire du mal en brisant la piñata, les yeux bandés, témoignage de leur foi aveugle en la religion.


B

BAKAIRIS
Sur le cours supérieur de la rivière Shingu au Brésil ; langue caribe.

BANNOCK
Peu nombreux. Orégon, Idaho. Langue shoshone.
La ruée vers l'or de 1849 fut un désastre pour les Indiens du Far West. Les Bannock et les Shoshone de l'Oregon et de l'Idaho, les Utes du Nevada et de l'Utah, et les Apaches et Navajo du Sud-ouest entreprirent une résistance organisée contre les spoliations mais finirent par être vaincus et parqués dans des réserves.

BAOUICHTIGOUINS Voir Ojibwa

BARIS, MOTILONES
Les Motilones ou Barís habitent près de la source du río Catatumbo, à la frontière entre la Colombie et le Venezuela. Les Motilones parlent le barí, langue de la famille linguistique chibcha.

BATONS ROUGES, RED STICKS Voir Creek.

BAYOGOULA
Louisiane.

BEAVER, CASTORS, DENZA
Ontario (Canada). (Groupe linguistique athabasque). Ils auraient habité à l’ouest du lac Athabasca d’où ils auraient été chassés par les Cris.
Le 21 juin 1899, le Traité 8 est signé entre la reine et les tribus du Nord de l'Alberta, Saskatchewan, Territoires du Nord-Ouest et nord est de la Colombie-Britannique : les Cris, les Castors, les Chipewyans et les Esclaves cèdent le Nord de l'Alberta au gouvernement fédéral.

BECANCOUR, Wolinak Voir Abénaquis.

BEDONKOHE Voir Chiricahua.

BELLA BELLA
Colombie britannique.

BELLA COOLA, BILLACOULAS
Colombie britannique.
Leur ancêtre vint sous forme d’aigle.

BEOTHUK
Béothuk signifie peuple dans leur langue. Probablement du groupe algonquien. Golfe du Saint-Laurent. Ils étaient les premiers habitants de l'île de Terre-Neuve. Pêcheurs l’été et chasseurs de caribous à l’automne. Les Béothuks se teignaient le corps avec le jus d'une racine.
Le 6 juin 1829, à Terre Neuve, mourut Shawnadithit, la dernière Béothuk, de la tuberculose, cette toux du diable qui avait décimé son peuple.

BILOXI, BILOX
Langue sioux. Est du Mississipi.

BINTUKUA voir Arhuaco

BLACK ELKS
Groupe des Kainah ou Kainai avec les Buffalo Followers, les Fish Eaters (auxquels appartenait le chef Red Crow).

BLACKFOOT Voir Pieds-Noirs

BLOOD, SANG, GENS DU SANG Voir Kainah.

BORORO
Originaires de la région méridionale de l’état du Mato Grosso au Brésil.
Les Bororo furent un peuple puissant jusqu'à ce que les conflits avec les colons blancs au XIXe siècle les déciment.
À l'origine chasseurs, ils pratiquent aujourd'hui l'agriculture tout en continuant leurs activités de chasse et de pêche.
Les Bororo sont divisés en plusieurs clans, vivant dans de petits villages gouvernés par des chefs. Les ornements corporels, notamment les plumes et la teinture rouge, sont utilisés lors des festivités. De nombreuses cérémonies tournent autour des funérailles.
Leur langue s'apparente à celle des peuples de l'Est du Brésil.

BORUCA, BRUNCA
Les Borucas sont une tribu du Pacifique Sud du Costa Rica, près de la frontière du Panama. Leur langue, connue sous le nom de Boruca ou Brunca, fait partie de la famille des langues Chibchan. Les Borucas conservent et pratiquent leurs traditions ancestrales en les exprimant par des légendes, la danse, l’artisanat et d’autres arts. Ils sont particulièrement connus pour leur danse des Petits Diables où ils portent les masques multicolores en bois qu'ils ont fabriqués. Leurs masques extravagants, peints de couleurs vives et parfois sertis de plumes ou de feuillages, représentent des figures issues de la faune locale (grenouille, singe, toucan, puma…). Les masques borucas sont avant tout les stars de la Fiesta de los Diablitos. Officiellement reconnue en 2017 comme patrimoine immatériel du pays, cette «fête des petits diables» se tient chaque année au coeur de la réserve, du 30 décembre au 2 janvier, et met inlassablement en scène la lutte des Borucas face aux conquistadors. Processions et danses s’enchaînent jusqu’au combat final où les guerriers masqués mettent à mort – symboliquement – l’envahisseur. Dans cette drôle de corrida, un participant est chaque année désigné pour porter le masque du taureau, incarnation du Vieux Continent, autrement dit, du vaincu. Bardé de chaînes tel un supplicié, le personnage cornu reçoit une pluie de coups et d’insultes. Après quoi, son masque brûle dans un grand feu de joie.

BRULES (Brûlés), Sioux Brûlés Voir Sicangu.

BUFFALO FOLLOWERS
Groupe des Kainah ou Kainai, avec les Fish Eaters (auxquels appartenait le chef Red Crow).

BURNS PAIUTE Voir Paiutes.

BURNT THIGHS, Cuisses Brûlées Voir Sicangu.


C

CABIYARI voir KABIYARI

CABOCLES, CABLOCOS
Le peuple des eaux. Brésil : Santarem ville fondée par les Cabocles, métis descendant des colons portugais et des tribus indiennes.

CACATAIBOS
Amazonie péruvienne.

CADDO, CADOO, CADDAUX, KADOHADACH, NATCHITOCHES, HASINAI, ADAI, EYISH
Arkansas, Oklahoma, est du Texas, ouest de la Louisiane. Langue : caddoan. Agriculteurs et habiles artisans regroupés en confédérations. Les Caddos comprennent les Arikara, les Pawnee et les Wichita.

CAHOKIA, Caouquins
(Illinois). Voir Mississippi (culture du).

CAHUILLA, IVIATIM
Californie du Sud. Famille uto-aztèque. Langue ivia.
En 1851, Juan Antonio conduit ses guerriers contre le gang Irving, un groupe de bandits qui ont pillé la vallée de San Bernardino. Suite à cet incident, à la fin de 1851, Juan Antonio, ses guerriers et leurs familles, sont déplacés vers l'est de Politana, vers le col de San Gorgonio et fixé dans une vallée qui bifurque vers le nord de San Timoteo Canyon, au village nommé Saahatpa. En plus de l'afflux de mineurs anglo-américains, des éleveurs, des hors la loi et des groupes de colons mormons, les Cahuilla sont en conflit avec leurs voisins Cupeño à l'ouest. En Novembre 1851, le chef cupeño Antonio Garra se révolte et tente d'entraîner Juan Antonio avec lui ; mais, Juan Antonio, aide les Américains à capturer Antonio Garra.

CAINGANGUES Voir KAINGANG

CAIXANA voir KAIXANA

CAKCHIQUEL
Groupe maya des hauts plateaux du Guatemala (hautes terres à l'est du Lac Atitlan). Famille linguistique : quiché. Leur capitale fut détruite par les Espagnols en 1524. Ils étaient 600 000 en 1990.

CALCHAQUIS Voir Diaguita.

CALUSA, Caloosa ou Calosa
Hommes puissants. Floride : sur la côte et le long des cours d'eau du sud-ouest. Un des premiers peuples de la Floride ; il y aurait 11 000 ans. La tribu a pratiquement disparu après 1763.

CAMPA
Amazonie péruvienne. On les désigne aussi sous le nom de River Campa ou Campa-Asháninka pour les différencier des Pajonal Campa ou Campa-Ashéninka.

CANARIS
Voir.

CANTIDADA
Peuple moisi. Groupe des Assiniboines.

CANZES Voir KANSA

CAOUQUINS Voir CAHOKIA.

CARAL, Caral-Supe (civilisation de)
Voir.

CARAS, CARAQUES
Peuple maritime qui conquit vers l’an 1000 le royaume des Quitus (Equateur actuel). Au XVe siècle les Caras furent vaincus par les Incas.

CARIBES, Caraïbes, Karib
Peuple indien d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale, du fond linguistique caraïbe (la mer des Caraïbes a été appelée ainsi d'après leur nom et c'est ainsi qu'ils sont parfois appelés à tort Caraïbes).
Les Caribes, probablement originaires de la vallée de l'Orénoque, pratiquaient l’anthropophagie. Ils étaient appelés Cariba (= hardis, féroces) par leurs ennemis Arawak, mot transformé en canibales par les Espagnols de Colomb (d’où cannibale devenu synonyme d’anthropophage).
À la fin du XVe siècle, les Caribes habitaient la plupart des îles des Petites Antilles et la côte de l'actuel Venezuela dont ils avaient expulsé le peuple Arawak.
Les hommes caribes valorisaient, par-dessus tout, les exploits au combat. Ils n'étaient pas organisés en structure hiérarchique dirigée par un chef ; les guerriers combattaient de façon individuelle et attaquaient les autres peuples. Les hommes captifs étaient peut-être mangés, et les femmes captives étaient contraintes à devenir des épouses/esclaves.
Les Caribes étaient experts dans la navigation, et leurs flottes comprenaient parfois jusqu'à 100 pirogues équipées de voiles.
Ils vivaient dans de petits villages, cultivaient, pêchaient et chassaient le gibier à l'aide de sarbacanes et d'arcs et de flèches.
Les communautés caribes étaient généralement constituées de plusieurs groupes de parenté matrilinéaire.
Au cours du XVIIe siècle, tandis que plusieurs pays européens se disputaient le contrôle des Petites Antilles, les Caribes furent quasiment exterminés. Il n'en resta que quelques groupes sur les îles de Saint-Vincent et de la Dominique. En 1660, il n’y avait que 6 000 survivants dont les descendants résident aujourd’hui à la Dominique, à Saint-Vincent, au Honduras et au Guatemala. En 1796, le gouvernement britannique déporta la presque totalité des 5 000 personnes restantes de Saint-Vincent à Roatan Island, au large de la côte du Honduras. Ils s'installèrent sur les terres avoisinantes et survivent aujourd'hui au Guatemala et dans une réserve de la Dominique.

CARIBOO EATERS, CARIBOU INUIT, NUNAMIUT
Inuit. Canada.

CARIF
Bélize, Honduras. Langue arawak.

CARRIER Voir Porteurs.

CASARABE
Bolivie. Forêt amazonienne. 2 grands sites : Cotoca et Landivar. En 2022, découverte de deux cités cachées sous le couvert forestier du Llanos de Moxos, dans le nord de la Bolivie. Cette civilisation aurait été victime de maladies apportées par les colons européens il y a 500 ans.

CASHINAHUA
Forêt amazonienne (Pérou).
Les vers éclos dans les cadavres des géants de l’humanité précédente ont donné l’humanité actuelle.

CASKAKIA
(Illinois).

CASTORS Voir Beaver.

CATAWBA
Caroline du Sud

CAUCA (civilisation de la vallée du)
Voir

CAUMACHES Voir Comanches.

CAYUGA, CYUGA, Cayougués, Goyogouins, Oïogouens.
(Iroquois). Etat de New-York. Font partie des 5 nations iroquoises.

CAYUSES (Pénutiens)
Langue : shapwailutan.
Ils occupaient autrefois la région des Blue Mountains, dans le nord-est de l'Oregon, et certaines parties de l’état de Washington.
De nombreux Cayuses périrent au cours d'une grave épidémie de variole en 1847.
29 novembre 1847, massacre de Whitman en Orégon : les missionnaires américains Marcus Whitman, son épouse Narcissa Whitman, ainsi que 11 autres personnes sont tués par des amérindiens Cayuses et Umatillas ; début de la guerre Cayuse.
Les descendants des Cayuses vivent à présent dans la réserve Umatilla, en Oregon, où beaucoup d'entre eux se marièrent avec des membres d'autres peuples amérindiens.
Les Cayuses ont probablement été les premiers Amérindiens à domestiquer le bronco, un cheval de petite taille du Nord-ouest des Etats-Unis qu'on appelle aussi cayuse.

CENIS
Entre la Red River et la Brazos River.

CHACCOPEWACHIS
Les Chaccopewachis redoutent les maladies et font donc grand cas des hommes-médecine, membres de ces sociétés dans lesquelles la fonction de chef est héréditaire. L’une d’elles, les Atirendas, compte environ quatre-vingt membres, dont six femmes, spécialisés dans la réduction des fractures.
L’homme-médecine est à la fois à un prêtre et un prophète. Cet homme (ou, plus rarement, cette femme), se fait l’intermédiaire entre les divinités et les hommes. Il peut également voir à travers les corps, sans parler des miracles qu’il accomplit (des témoins ont affirmé avoir vu des plantes pousser instantanément sous les mains d’un homme-médecine, et un homme-médecine rattraper une balle de fusil au vol, avaler des flèches, marcher sur le feu…).
Les hommes-médecine préparent les sacs à médecine. Ce sac contient des symboles protecteurs spécifiques à chaque personne (représentation de l’animal totem, par exemple) ou à une tribu.
L’homme-médecine peut aussi être guérisseur. Il hérite de ses pouvoirs ou les acquiert par une ascèse particulière…mais il peut perdre ses droits à la suite d’échecs. L’homme-médecine peut se marier.

CHACHAPOYAS ou Sachapuyos
Leur nom signifie Guerriers des nuages. Amazonie, hauts plateaux du Nord-Est du Pérou, versant oriental des Andes. Age d’or : VIIe et VIIIe siècles. Assujettis par les Incas vers 1470/1475. Des vestiges archéologiques ont été mis au jour sur des sites funéraires difficiles d’accès, dans les falaises calcaires qui se dressent au-dessus des forêts de nuages du Pérou ; ces chullpas, tombeaux de pierre, sont des mausolées semblables à des chaumières. Creusées dans la roche et décorées de motifs couleur de rouille, elles contiennent des sarcophages ornés de visages humanoïdes. Imposantes, elles dominent toujours le paysage depuis des hauteurs isolées. La forteresse de Kuélap fut le théâtre d'un véritable massacre qui eut probablement lieu durant la deuxième moitié du XVIe siècle et fut certainement l'oeuvre des conquistadors espagnols.

CHACOANS ou CHAKOANS
Chaco Canyon est un ensemble de quelque 3 600 sites archéologiques appartenant à la culture anasazi, situé au sud-ouest des États-Unis dans l'État du Nouveau-Mexique. Les spécialistes pensent qu’un changement climatique avec une sécheresse apparue en 1130 et qui dura 50 ans, a provoqué l’émigration des Chacoans et l’abandon de la vallée 3.

CHACTAS Voir Choctaw.

CHANGOS
Côte nord et centrale du Chili.

CHANTAI
Sud du Mexique.

CHAOUANONS Voir Chawanons.

CHARRUAS
Les Charruas furent les premiers peuples à habiter l'actuel Uruguay. L'arrivée des Européens date de 1516, lorsque le territoire fut découvert par l'explorateur espagnol Juan Diaz de Solis, qui navigua sur le Rio de La Plata. Cependant, les tentatives de colonisation européenne furent longtemps découragées par les Charruas.

CHANCAS, CHANKAS Voir

CHATACOSTA, CHETCO
Oregon. Langue : athapascan.

CHATS Voir ERIE.

CHAUIS
Bande de Pawnee.

CHAVANTES Voir Gê.

CHAVIN (culture de). Voir.

CHAWANONS, CHAOUANONS Voir Shawnee.

CHEHALIS
Etat de Washington. Langue : salish. Voir Quinault.

CHEMEHUEVI
Langue shoshone. Californie.

CHEMMESYANS
Au sud des Haïdas.

CHERAW, Saraw, Saura
Siouans. Le peuple Cheraw, aussi connu sous le nom de Saraw ou Saura, était une tribu de peuples autochtones du sud-est de Woodlands dans la région du Piedmont en Caroline du Nord près des montagnes Sauratown, à l'est de Pilot Mountain et au nord de la rivière Yadkin. Ils vivaient dans des villages près de la rivière Catawba. Voir LUMBEE.

CHERENTES, SHERENTES Voir Gê.

CHEROKEE ANI-YUN, WIYA, TCILOCK, Chéraquis, Charoquis, Tsalagi
Les Cherokee du sud étaient de souche iroquoise (famille de tribus Hokan, famille linguistique des Iroquois, zone culturelle du Sud-ouest, Oklahoma).
Les autres Cherokee faisaient partie de la confédération des 5 tribus civilisées en 1859 (Muskhogee).
Des études archéologiques et linguistiques indiquent que les Cherokees émigrèrent pendant la préhistoire du Texas actuel et du Nord du Mexique vers la région des Grands Lacs.
Des guerres avec les Iroquois de la région de New York et les Delaware les entraînèrent vers les Appalaches, dans les Etats actuels de la Caroline du Nord et de la Caroline du Sud et du Tennessee.
Les Cherokee jouèrent un rôle important dans la colonisation de l'Amérique et l'histoire des Etats-Unis ; ils demeurent aujourd'hui l'un des plus grands groupes indigènes des Etats-Unis.
En 1830, le président Andrew Jackson signa la loi de déplacement des Indiens votée par le Congrès le 28 mai : elle exilait les tribus de l'Est américain à l'Ouest du Mississippi car de l'or venait d'être découvert sur leur territoire. Empruntant la piste des larmes, longue de 1 300 kilomètres, près de 80 000 indiens furent déportés en Oklahoma (plus de 10 000 moururent en cours de route). Des dizaines de nations furent d'abord contraintes à l'exode : Choctaw, Creek, Chickasaw, Shawnee... Puis vint le tour des 15 000 Cherokee de Géorgie (le 29 décembre 1835, une minorité de Cherokees fut sommée de signer le traité de déplacement de New Echota en Géorgie) ; de juin 1838 à mars 1839, ils furent rassemblés dans des camps de concentration avant d'être forcés à marcher jusqu’en Oklahoma ; sur la piste des larmes, 4 000 d'entre eux, soit 1 sur 4, moururent de froid, de faim ou de maladie. Seuls les Séminoles de Floride, menés par le chef Osceola, s'opposèrent à la déportation ; Osceola défia les troupes envoyées contre lui par Jackson jusqu'à son arrestation, en 1837, alors qu'il se rendait à une conférence avec les autorités fédérales.
Le 22 avril 1889, à midi, le gouvernement des Etats-Unis lança à coups de canons la course à la terre : les colons s’approprièrent les 800.000 hectares des terres indiennes de l'Oklahoma où avaient été regroupés les Chickasaw, les Choctaw, les Cherokee, les Creek et les Séminoles.
Il existait des sortes de confréries de femmes guerrières, en particulier chez les Cherokees.
Le feu est apporté aux hommes par l’Araignée des Eaux qui a transporté une braise prise sur un sycomore foudroyé par le dieu Tonnerre.
Sequoyah (né à Taskigi, Tennessee, vers 1770, mort vraisemblablement au Mexique en 1843), métis, d'abord orfèvre et commerçant, voyagea en Géorgie et dans le Sud des Etats-Unis. Rendu infirme par un accident de chasse, il consacra ses efforts à créer l'alphabet cherokee, composé de 85 caractères. Il entendait ainsi lutter contre l'analphabétisme des Indiens et les amener à la civilisation. Son travail fut approuvé par les Cherokees qui, en peu d'années, surent lire et écrire. Il contribua aussi à la parution d'un journal, à la rédaction d'une Constitution. Mais ces progrès inquiétèrent les autorités de Géorgie, puis celles de Washington, et entraînèrent, au moins en partie, l'exil des Cherokees en 1838. Il donna son nom au séquoia, conifère géant de la côte Pacifique.
Voir Natchez.

CHETCO Voir Chatacosta.

CHEVEUX-RELEVES
Cheveux relevés. Voir Ojibwa.

CHEYENNES, SHYHELA, TSITSISTAS
(Algonquiens). Oklahoma, Montana.
Leur véritable nom est Shyhela qui est devenu Cheyenne en anglais. Dans leur langue maternelle, ils se nomment Tsitsista. Alliés des Arapahos et des Sioux Lakotas.
Ils vivaient à l'Est des Plaines, dans la région des grands lacs, ce qui explique qu'ils soient de langue algonquine, langue différente de celle des Sioux pourtant également peuple des plaines. Ils demeuraient alors dans de longues maisons, et ne connaissaient pas le bison.
Sans cesse confrontés aux Ojibwa, Ree et Mandan, ils commencèrent par s'installer dans le Minnesota puis le long de la Cheyenne River dans le Nord Dakota. Puis ils se déplacèrent du côté des Blacks Hills dans le Sud Dakota. Mais lorsqu'ils acquérirent des chevaux, vers 1760, ils devinrent nomades. C'est dans les plaines qu'ils se mirent à fabriquer des tipis et à suivre et chasser le bison.
Un jour, ils rencontrèrent une tribu indienne qui vivait non loin d'eux : les Sohtai ou Sotaae'o. Ils décidèrent de les combattre mais s'aperçurent qu'ils parlaient la même langue alors ils firent la paix et cette petite tribu vécut au milieu des Cheyennes.
Aux environs de 1830, les Cheyennes se divisèrent en deux groupes : les Cheyennes du Sud le long de la rivière Arkansas supérieure et les Cheyennes du Nord aux sources de la Platte River.
Lorsque du métal jaune fut trouvé sur leurs terres, les Cheyennes du Sud s'opposèrent à l'invasion des colons à la fin des années 1850. Finalement, le chef Black Kettle (+ 1868) se retira dans la réserve de Sand Creek (Colorado) où, le 29 novembre 1864, les miliciens du colonel John Chivington massacrèrent 150 à 270 hommes, femmes et enfants cheyennes et Arapahos ; après le massacre, ils scalpèrent et mutilèrent sexuellement de nombreux corps, avant d'exhiber leurs trophées, à Denver, devant une foule en délire. La tuerie déclencha une série de raids indiens dans tout le Kansas.
Du 17 au 25 septembre 1868 eut lieu la Bataille de Beecher Island, dans le Colorado, qui vit la victoire de l'armée fédérale sur les Arapahos, les Cheyennes et les Lakotas ; le chef cheyenne Roman Nose (Nez Romain) ou Arched Nose (Nez Arqué) fut tué.
Le 27 novembre 1868, les 800 hommes du 7ème de cavalerie de George Armstrong Custer attaquèrent le camp de Black Kettle (51 tipis), près de la Washita River, tuant 148 ou 103 Indiens dont le chef et sa femme.
L'année suivante, les Cheyennes furent exilés dans les réserves des plaines du Nord.
Sous la houlette de Sitting Bull (sioux Hunkpapa) et de Crazy Horse (sioux Hunkpatila), Sioux et Cheyennes unirent leurs forces.
Le 25 juin 1876, plus de 2 000 guerriers menés par Gall (sioux Hunkpapa), White Bull (sioux miniconjou, neveu de Sitting Bull), Crazy Horse et le cheyenne Lame White Man, anéantirent le général Custer [surnommé Pehnin Hanska (Longs Cheveux) qui avait massacré un camp cheyenne à la bataille de la Washita le 27 novembre 1868] et 263 soldats du 7e régiment de cavalerie, près de Little Big Horn River (Montana), lors de la Bataille de l’herbe grasse (Battle of Greasy Grass Creek). Le chef cheyenne Lame White Man trouva également la mort.
William Cody, surnommé Buffalo Bill, qui participa, en 1876, sous les ordres du colonel Custer, à la répression contre les Cheyennes et les Sioux, eut la chance de ne pas être présent à la bataille de Little Big Horn. William Cody aurait proposé l’extermination totale des bisons des Grandes Plaines pour priver les Indiens de ressources.
Le 25 novembre 1876, les troupes fédérales battirent les Cheyennes à la Bataille de Dull Knife. Après leur reddition en 1877, 972 Cheyennes furent transférés par le gouvernement américain dans le territoire Indien (l'actuel Oklahoma).
En 1878, deux chefs, Morning Star (connu sous le nom de Dull Knife par les colons) et Little Wolf, accompagnés de 76 guerriers (dont les plus jeunes n’avaient que 12 ans) et leurs familles, l'ensemble formant un groupe de 370 personnes, décidèrent de retourner sur leurs terres du nord. Ils entreprirent le voyage, long de 3 000 miles (4 800 km), vers l'actuel Montana, avec 13 000 soldats à leur poursuite auxquels ils échappèrent, marchant la nuit et brouillant les pistes. En 1879, à cause d’une tempête de neige dans le Nebraska, les chefs décidèrent de scinder le groupe : le chef de paix (chef civil), Morning Star, conduirait les malades et les vieux à Fort Robinson tandis que Little Wolf, le chef de guerre, prendrait la coiffe sacré des Cheyennes du nord et continuerait la route vers les terres ancestrales. Le groupe mené par Little Wolf retourna dans le Montana. Quand Morning Star et son groupe arrivèrent près de Fort Robinson, ils entendirent les soldats venir à leur rencontre. Alors ils démontèrent leurs fusils et leurs revolvers et cachèrent les pièces sur le corps des enfants et des femmes. On les fit entrer dans Fort Robinson, là même où Crazy Horse aurait été assassiné et on leur annonça qu'ils seraient renvoyés dans les territoires indiens de l’Oklahoma. Morning Star refusa et dit : « Tuez nous plutôt tout de suite et ramenez nos corps. » Le commandant du fort les enferma dans des baraques où pendant 9 jours entiers on les laissa sans eau ni nourriture.
Little Fingernail, un Hotaminio ou Dog Soldier (cheyenne membre de la Société des Guerriers-Chiens qui compte les plus valeureux guerriers des plaines), eut ses 20 ans dans cette prison. Le 9 janvier, à la tombée de la nuit, 80 à 90 s’évadèrent et allèrent se cacher dans des grottes. La plupart furent rattrapés et massacrés. Little Fingernail et deux autres guerriers accompagnés de leurs familles se sauvèrent. Ils progressèrent vers le Nord, vers la haute montagne où ils pourraient se cacher. Ils marchèrent longtemps et furent si affamés qu'ils mangèrent leurs mocassins. Ils attrapèrent du gibier qu'ils mangèrent cru cars ils ne firent pas de feu pour ne pas être repérés. Le 22 janvier, ils furent rejoints par l'armée et encerclés. Little Fingernail pensa qu'ils étaient les derniers Cheyennes et il dit à sa femme : « Nous, les trois guerriers, nous allons charger l'ennemi. Quand nous mourrons, tuez nos enfants, parce que cette planète et les blancs qui y vivent ne veulent pas y voir vivre les Cheyennes. Ensuite, tuez-vous. » Les guerriers chargèrent. Ils furent tués après s'être battu courageusement en Guerriers-Chiens qu'ils étaient. Et les femmes, réfugiées dans des fosses à bisons (ils s’y roulent avec délectation pour se couvrir de boue), firent ce que leur avaient demandé leurs maris.
Beaucoup de soldats quittèrent l'armée à cause de ces atrocités et massacres. 50 rescapés auraient pu rejoindre les autres Cheyennes du Nord dans le Montana. Une réserve, établie en 1884 dans le sud-est du Montana, fut étendue, en 1890, depuis la réserve crow à l'ouest jusqu’à la Tongue River à l'est.
En 1869, Yellow Haired Woman (Femme aux cheveux jaunes) s'était illustrée par sa bravoure et sa férocité lors d'un combat qui opposa son peuple aux Shoshone, l'ennemi héréditaire.
Le meurtre est puni de bannissement. Le divorce est réglé en place publique ce qui décourage beaucoup de couples. Les filles portent une ceinture de chasteté en cuir.
Mahéoo (Heammawehio), Tout Esprit, les a guidés vers les Plaines. Sweet Médecine, les a aidés à y construire une nouvelle vie en leur donnant leur premier objet sacré : les Quatre flèches. Deux d'entre elles étaient censées faire tomber les bisons devant les chasseurs, les deux autres tuer les ennemis.
Mahéoo créa la Grande Eau, de même que les animaux et les oiseaux aquatiques. Ces derniers, las de voler, plongèrent tour à tour pour chercher de la terre. Tous échouèrent. Alors la foulque (Oiseau Plongeon) tenta sa chance. Elle rapporta dans son bec une boulette de boue qu'elle laissa tomber dans la main de Mahéoo. Celui-ci la roula dans sa paume, et la boue augmenta progressivement de volume jusqu'à ce qu'il y en eût tant que seule Grand-Mère Tortue fut capable de la porter. La boue continua à s'accroître sur son dos, et c'est ainsi que fut créée la première terre.

CHIBCHAS
Voir.

CHICACHAS, Chichasha, Chicakas Voir Chickasaw.

CHICHIMEQUES, Chichimecas
Peuple qui vivait en tribus nomades, au début du millénaire dans les zones semi-désertiques du nord du Mexique. Les Chichimèques se répandirent, à partir du XIIe siècle, dans le centre du pays où leur culture se fondit dans la civilisation toltèque. Les Aztèques ou Mexicas étaient des Chichimèques.
Selon l'érudit franciscain Bernardino de Sahagún, le peuple Chichimeca consommait la racine d'un cactus appelé peyotl avant d'engager le combat.
Lors de son voyage au Mexique, en 2002, le pape Jean-Paul II canonisa le premier amérindien : Juan Diego, un Chichimèque, auquel la Vierge serait apparue en 1531.

CHICKASAW, CHICACHAS, Tchakchas
(Muskhogee). Oklahoma. Ils faisaient partie des Cinq Nations Civilisées : Cherokee, Choctaw, Chickasaw, Creek et Séminoles. Ils occupèrent l’Alabama (Cherokee au nord, Creek et Choctaw au sud). Voir Creek. Chef célèbre : Tishomingo.

CHICOANAS Voir Diaguita.

CHIENS
Chargés de veiller à la sécurité de la nation, les Hotaminio ou Dogs Soldiers (Guerriers-Chiens) constituaient la plus célèbre des nombreuses sociétés de guerriers des Cheyennes (voir).

CHILCOTIN
Langue du groupe athapscan septentrional. Le territoire historique des Chilcotins (ou Tsilhqot'in) est situé entre la chaîne Côtière et le fleuve Fraser en Colombie britannique : il comprend l'essentiel du bassin de la rivière Chilcotin et les eaux d'amont des rivières Homathko, Kliniklini et Dean.

CHILKAT
Les Chilkat font partie de la nation Tlingit.

CHIMU
Ancien peuple du Pérou (côte nord) dont la civilisation eut un rayonnement important et qui fut soumis par les Incas au XVe s. Voir.

CHINANTECK
Mexique ; langue zapotèque.

CHINCHAS
Ancien peuple de la côte sud du Pérou soumis par les Incas

CHINCHORROS.
Les Chinchorros, de la côte du nord du Chili, vécurent principalement de la pêche pendant plus de 5.000 ans (entre 5500 et 500 avant notre ère). Ils furent les premiers à créer des momies plusieurs millénaires avant les Égyptiens : ils vidaient les corps avant de les remodeler.

CHINOOK
Langue : pénutien. Amérique du Nord. Langue en voie d’extinction (30 locuteurs).
Ils vivaient autrefois le long de la Columbia, près du Pacifique.
Pratiquement éteinte à l'heure actuelle, la population chinook s'élevait à environ 16 000 personnes au début du XIXe siècle. Ils étaient connus pour être des commerçants, des pêcheurs de saumon et des chasseurs. D'autres peuples qui venaient parfois d'aussi loin que les Grandes Plaines troquaient leurs marchandises contre celles des Chinook : saumon séché, coquillages, mais aussi des esclaves.
Une langue chinook simple, dénommée jargon chinook, était connue de tous les négociants depuis l'Alaska jusqu'à la Californie.
Les explorateurs américains Meriwether Lewis et William Clark (célèbres pour leur expédition Lewis et Clark) furent les premiers étrangers à décrire les Chinook. Ceux-ci vivaient en villages apparemment constitués de groupes de proches parents.
Au début du XIXe siècle, les explorateurs et les commerçants amenèrent avec eux des maladies inconnues des Chinook, qui eurent pour effet de décimer ces Amérindiens et de mettre un terme à leur suprématie dans le négoce régional. Aujourd’hui, quelques Chinook vivent dans les réserves des Etats de Washington et de l'Oregon. Voir QUINAULT.

CHIPAYAS
Les Chipayas sont une ethnie habitant dans un désert inhospitalier à plus de 4 000 mètres d'altitude dans l'Altiplano bolivien au bord du désert de sel (Salar) de Coipasa entourant le lac homonyme alimenté par le río Lauca. Ils se font appeler aussi « le peuple de l'eau », car ils vivent en aménageant leur rivière, en creusant la terre et en construisant des barrages pour pouvoir dessaler l'eau saumâtre. Ils sont environ 2 000 habitants qui vivent en petite communauté. Village principal : Santa Ana de Chipayas. Les linguistes pensent que leur langue chipaya, radicalement différente du quechua et de l'aymara, était antérieure à celles-ci et qu'elle était largement parlée sur l'Altiplano à l'époque de Tiwanaku. Les Uros du lac Titicaca, vivant sur des îles flottantes en totora, furent aussi locuteurs des langues uru-chipaya avant de passer, dans la seconde moitié du xxe siècle, à l'aymara.

CHIPEWYAN
Dénés. Groupe linguistique athabasque. Au nord et à l'ouest du lac Athabasca (Canada) et région de Manitoba Hudson.
Le 21 juin 1899, le Traité 8 est signé entre la reine et les tribus du Nord de l'Alberta, Saskatchewan, Territoires du Nord-Ouest et nord est de la Colombie-Britannique : les Cris, les Castors, les Chipewyans et les Esclaves cèdent le Nord de l'Alberta au gouvernement fédéral.
Les Chipewyans étaient des chasseurs accomplis. Leur autre source de nourriture était le poisson qu’ils pêchaient avec des filets faits à partir des peaux de caribou. Des cérémonies été exécutées avant de jeter les filets.
Les shamans croyaient que les loups avaient des pouvoirs surnaturels. Ces animaux étaient respectés, mais ils n’étaient pas adorés.
La richesse d'un homme était mesurée en fourrures et en épouses. Les épouses pouvaient être gagnées ou perdues par la lutte. Au cours du combat, les deux hommes luttaient jusqu'à ce que l’un d’eux abandonne. Le gagnant emmenait la femme dans sa tente.
Voir Métis.

CHIPPEWA ou Ojibwé.

CHIPPEWA CREE
La tribu Chippewa-cree (réserve Rocky Boy dans le Montana) descend des Cris qui ont migré au sud de Canada et des Chippewas (Ojibwe) qui ont déménagé à l'ouest des Turtle Mountains dans le Dakota du Nord à la fin du XIXe siècle.

CHIQUILLANES
(Chili).

CHIQUITANOS, CHIQUITOS
Les Chiquitanos ou Chiquitos vivent principalement dans la savane tropicale de la Chiquitania, située dans le département oriental de Santa Cruz, en Bolivie ; un nombre plus restreint de Chiquitanos vit également dans le département du Beni et dans l'État de Mato Grosso, au Brésil.

CHIQUITO
Amérique du Sud (Bolivie, Brésil, Paraguay). Du VIIe siècle avant notre ère à 1 200 apr. J.-C., le centre de l'Empire tiahuanaco occupait le haut plateau bolivien, près du lac Titicaca et était peuplé d'Indiens Aymara, Chiquito et Quechua. Puis, pendant la période allant du XIIIe au XVIe siècle, la région fut incorporée à l'Empire inca.

CHIRICAHUA
(Apaches). Les Chiricahua comprenaient les Chokonen (Tsokanende), les Tchihende (Chihenne, Mimbreño), les Bedonkohe, les Nednis (Nednais, Ndendahe ou Pinery Apaches, Mogollon ou Tonto), les Sehende (Mescalero), les Lipan, les Salinero et les Plains, basés dans les plaines du sud et le sud-ouest des États-Unis.
COCHISE (Like Ironweed), un Chiricahua Chokonen, consentit dès le début que les Blancs progressassent vers le sud-ouest. Mais il se retourna contre les Américains quand son peuple fut faussement accusé d'avoir enlevé un jeune garçon (Plus tard, on apprit qu'il s’agissait d’une autre bande d'indiens). Lui et ses hommes devinrent légendaires pour leurs attaques surprises, leur impitoyable cruauté lorsqu'ils poursuivaient un but et leur connaissance affinée de leur terre.
Une paix avait été conclue au cours d’une réunion, en 1858, entre Américains et Chiricahua, à la Passe Apache dans les montagnes du Dragon.
Cochise commença à se battre contre les blancs en 1861 à cause d'une gaffe commise par un lieutenant de l'armée américaine. Cette année-là, Cochise et quelques-uns des siens s’étaient rendus chez les soldats pour se disculper d'un enlèvement d'enfant dont on les accusait. Ils furent alors traités en prisonniers. Cochise s'échappa mais le lieutenant fit pendre les indiens qui l'avaient accompagné. Dès lors, Cochise rejoignit Mangas Coloradas, un Chiricahua Mimbreño, pour combattre les blancs. Pendant dix ans il effectua des raids contre les ranchs isolés, les mines et les diligences. Il se rendit en 1871 ; sa rencontre avec le général Howard aboutit enfin, le 14 octobre 1872, à la création d'une réserve de 5 000 km², Sulphur Springs, qui englobait les montagnes Dragoon et Chiricahua : Tom Jeffords devint l'agent des Chokonen. Mais Cochise, malade, mourut le 9 juin 1874. Son fils Tahza (+ 26 septembre 1876) et Jeffords maintinrent la paix, mais GERONIMO, un Chiricahua du groupe des Bedonkohe, refusa de se soumettre.
A 19 ans, Goyathlay (= celui qui bâille), un Chiricahua Bedonkohe, homme-médecine (chaman), né en Arizona en 1829, changea son nom pour celui de GERONIMO. Plus tard, il prit femme (la fille du chef Cochise) et construisit un hogan dans une vallée dans laquelle le vieux chef Mangas Coloradas, Chiricahua Mimbreno, avait conduit le peuple. En 1858, il se rendit dans un petit village mexicain pour y échanger des peaux contre de la marchandise. A son retour, il trouva sa famille massacrée. Après le meurtre de sa mère, de sa femme et de ses trois enfants (deux fils et une fille) par l’armée mexicaine près d’un village appelé Kas-ki-yeh par les Apaches, il commença des raids de représailles en territoire mexicain : il vengea sa famille le 30 septembre 1859, jour de la saint-Jérôme (les cris des Mexicains invoquant saint Jérôme pour leur défense (« Geronimo ! Geronimo ! » l'inspirèrent et il prit alors ce nom). Plus tard, lors d'une autre attaque surprise, les Mexicains tuèrent sa nouvelle épouse et son fils. Il se rendit alors chez Cochise, un Chiricahua du groupe des Chokonen. Ils décidèrent de soulever les Apaches contre les blancs et les raids commencèrent. En octobre 1862, il participa avec les chefs Cochise et Mangas Coloradas à la bataille d'Apache Pass, victoire indienne au cours de laquelle le chef Mangas Coloradas fut sérieusement blessé mais survécut néanmoins. En janvier 1863, Mangas Coloradas, malgré l'opposition de Geronimo, se rendit au Fort McLane, dans la petite ville d'Apache Tejo, pour y signer un traité de paix : Mangas fut torturé puis fusillé ; les soldats lui coupèrent la tête, la firent bouillir et envoyèrent le crâne à Orson Squire Fowler, un phrénologue de New York. Les Apaches se rendirent une première fois en 1871 contre la promesse qu'ils seraient traités en guerrier et pourraient vivre en paix. Mais les militaires ne tinrent pas leur promesse et les envoyèrent, en 1876, dans la réserve aride de San Carlos. Geronimo ne pensa plus qu'à s'évader et y parvint. Il reprit les raids et en mena un contre la réserve de San Carlos où les Indiens tuèrent presque tous les officiers. Mais Geronimo était fatigué de se battre et de voir la mort autour de lui ; il accepta de recontrer le Général Crook dans l'espoir de pouvoir s'installer à nouveau en paix sur sa terre natale. Il fut conduit dans une réserve qui n'était pas mieux que la précédente. Il s'en échappa à nouveau. Mais, à 58 ans, il en avait assez de combattre. Le 4 septembre 1886, traqué par plus de 5 000 soldats, scouts indiens et miliciens, il déposa les armes et rencontra un lieutenant à qui il dit vouloir parlementer avec le Général Nelson. La tribu fut déportée vers la Floride. Plus tard, il obtint que les survivants fussent autorisés à s'établir dans l'Oklahoma, où ils menèrent l'existence de paisibles fermiers. A la manière des prisonniers romains exhibés dans les triomphes de leurs vainqueurs, Geronimo défila dans la parade organisée en 1901 à Washington, à l'occasion de la prise de pouvoir de Théodore Roosevelt. Il rencontra le président à qui il demanda en vain le retour de son peuple vers la terre de ses ancêtres. Comme Sitting Bull, Geronimo accepta de jouer son propre rôle dans la tournée du Wild West Show de Buffalo Bill. Celui qui n'eut jamais le statut de chef mourut d’une pneumonie le 17 Février 1909 au Fort Sill (Oklahoma).
Autres chefs Chiricahua. Le 14 octobre 1880, au Chihuahua près de Tres Castillos, Victorio (Vittorio), le chef de guerre Chihenne fut tué par les soldats mexicains et son groupe décimé. Sa soeur, Lozen, cavalière émérite, n'avait pas son pareil pour manier le lasso. Elle ramenait des chevaux volés à l'ennemi. En vieillissant, cette femme remarquable (+ 1889) fut invitée à siéger au conseil parmi les hommes. Le 19 mai 1896, le chef Chihenne Nana mourut à Fort Sill, en Oklahoma : il avait près de 100 ans.
Voir Apaches.

CHIRIGUANOS
Groupe Tupi-guarani.

CHITIMACHA
Langue : tunican. Ils vivent en Louisiane, principalement dans la réserve de St. Mary Parish. Originaires de l'est du Texas, ils migrèrent d’abord dans la zone de Natchez (Louisiane), avant de s'établir dans leur patrie historique, la côte sud de la Louisiane.

CHITONAHUA, MURUNAHUA
Amazonie péruvienne.

CHIWERE
Groupe de tribus sioux comprenant les Oto, les Ioway et les Missouri.

CHOCTAW, CHOCTOS, CHACTA, CHAHTA
Mississipi, Oklahoma. Ennemis des Natchez. Chasseurs de têtes. Famille linguistique muskogéenne.
Ils vivaient à l'origine dans une région qui comprend la Géorgie, l'Alabama, le sud du Mississippi et la Louisiane actuels.
Les Choctaw étaient moins guerriers que leurs ennemis traditionnels, les Chickasaw et les Creek, et vivaient dans des cabanes de terre et d'écorce couvertes de chaume. Ils étaient un peuple agraire employant des outils rudimentaires pour cultiver du maïs, des haricots, des patates douces, des courges et du tabac. Ils disposaient habituellement d'un surplus à vendre ou à échanger, élevaient du bétail, pêchaient et chassaient avec des sarbacanes, des arcs et des flèches.
Après l'arrivée des Européens, les Choctaw commencèrent à utiliser les chevaux comme montures et comme bêtes de somme. En même temps que les Séminoles et les Chickasaw, les Choctaw développèrent leurs propres élevages de chevaux.
Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, les Choctaw furent obligés de s'enfoncer de plus en plus loin vers l'ouest pour fuir les agressions des colons européens.
Le 18 octobre 1820, les Choctaws signèrent le Traité de Doak's Stand.
Le 24 décembre 1824 mourut Pushmataha, chef amérindien des Choctaw (Chacta) et lieutenant-colonel de l'US Army. En 1842, les Choctaw avaient cédé la plus grande partie de leurs terres aux Etats-Unis et furent placés dans le Territoire indien, une terre qui leur avait été réservée dans l'actuel Oklahoma. Là, les Choctaw, avec les Creek, les Cherokee, les Chickasaw et les Séminoles, formèrent un groupe d'Amérindiens connu sous le nom des Cinq Tribus ; ils organisèrent des gouvernements basés sur des constitutions écrites, et adoptèrent d'autres usages des colons européens, comme l'établissement d'écoles et de journaux.
Les Choctaw combattirent du côté de la Confédération au cours de la guerre de Sécession.
Le 22 avril 1889, à midi, le gouvernement des Etats-Unis lança à coups de canons la course à la terre : les colons s’approprièrent les 800 000 hectares des terres indiennes de l'Oklahoma où avaient été regroupés les Chickasaw, les Choctaw, les Cherokee, les Creek et les Séminoles.
Les membres de la nation choctaw contribuèrent à développer le nouvel Etat d'Oklahoma (fondé en 1907). Aujourd'hui, la majeure partie de leurs descendants vit en Oklahoma ainsi que dans le Mississippi et en Louisiane.
Les femmes choctaw avaient le droit d'élire les chefs de clan. Chaque clan était constitué de plusieurs lignages, et chaque lignage était placé sous la responsabilité d'une vieille femme appelée la mère, à l'autorité incontestée et incontestable. On retrouve souvent le visage archétypal de ces femmes aux côtés des chefs de tribu dont elles étaient les conseillères. Il arrivait également qu'elles exercent des fonctions de chaman.

CHOKONEN Voir Chiricahua.

CHOL
Groupe maya du Chiapas.

CHONOS
Nomades de la mer, pêchant et chassant dans l'archipel de milliers d'îles situé dans la région Aisén del General Carlos Ibáñez del Campo au Chili, qui se métissèrent avec les colons espagnols et dont toute trace de leur culture avait disparu au début du XIXe siècle.

CHONTAL
Mexique (Tabasco). Mayas.

CHOROTEGA
Honduras, Costa Rica and Nicaragua ; langue oto-mangue.

CHORTIS
Groupe maya de l'est du Guatemala et de l'ouest du Honduras.
Rite du Feu Nouveau à l’équinoxe au moment du brûlage des terres avant les semailles : ils allument un grand bûcher et brûlent des cœurs d’oiseaux et d’autres animaux (ils répètent ainsi symboliquement l’incinération des Jumeaux Maîtres du Maïs qui périrent dans un bûcher allumé par leurs ennemis pour renaître ensuite dans la pousse du maïs ou dans une rivière où leurs cendres ont été jetées).
La hache de pierre polie est le symbole de la foudre.

CHOUANONS Voir Shawnee.

CHUKSANSI Voir Yokut.

CHUMASH
ils vivaientt principalement le long de la côte sud de la Californie, aux environs des villes actuelles de Santa Barbara et Ventura. Ils occupaient aussi les trois îles du nord des Channel Islands. Les lieux actuels qui ont des origines chumash sont : Malibu, Point Mugu, Piru, Lake Castaic et Simi Valley. Ils tentèrent une révolte contre les espagnols en 1824 pendant laquelle ils incendièrent des villages de missions mais une armée venue du Mexique les arrêta assez rapidement. Les Chumash furent libérés vers 1827 après que le Mexique eut réclamé son indépendance, puis ils disparurent à la suite des chasses à l’Indien organisées par les colons américains qui s’installèrent en Californie au XIXe siècle.

CIBECUE Voir Apaches.

CIBONEY, SIBONEY
Le nom de Ciboney vient de l'arawak et signifie ceux qui habitent des grottes). Cuba, Haïti.

CINTA LARGA
Amazonie, Brésil (ouest), réserve Roosevelt.

CLACKAMA
Oregon. Langue : Chinook.

CLALLAM
Etat de Washington. Langue : salish.

CLATSOP
Orégon. Langue pénutienne.

CLAYOQUOT (Nootka).

CLINKET Voir TLINGIT.

COAIQUER voir KWAIKER

CŒURS D'ALENE, SKITSWISH
Nord Idaho. Salish.

COFAN (Kofan) AVIE
Amazonie équatorienne, le long de la frontière avec la Colombie. Langue chibcha. Maîtres de l'ayahuasca, plante hallucinogène appelée "yagé" (décoction traditionnellement préparée à partir de la liane "Banisteriopsis caapi"), "médecine" enseignante et porte du monde des "esprits".

COLUMBIA
Nord Etat de Washington.

COLVILLE
Etat de Washington. Langue : salish.

COMANCHES, NUMINU, CAUMACHES, Padouca, Gens du Serpent
Groupe linguistique uto-aztèque-towan.
Venus de leur territoire originel et aride de l'ouest des Montagnes Rocheuses au XVe siècle, ils chassèrent les Apaches de leurs terres avant d’en être eux-mêmes chassés par les Texans.
Excellents cavaliers, ils volèrent les pintos (leurs chevaux préférés) aux Espagnols, avant d'en faire eux-mêmes l'élevage.
Ils n'hésitaient pas à attaquer les campements des colons et des autres tribus, faisant même des incursions jusqu'au Mexique. Ils firent la paix avec le gouvernement des Etats-Unis en 1875. Au début du XIXe siècle, la population comanche comptait environ 30 000 individus, mais une épidémie réduisit rapidement leur nombre à moins de 10.000. Leurs descendants vivent aujourd'hui dans des territoires de l'Oklahoma.
L'activité principale de ce peuple nomade était la chasse au bison. Organisées en clans patrilinéaires, les familles vivaient dans des wigwams. Ils étaient vêtus de peaux de daim et portaient des chapeaux en fourrure l'hiver. Emblème de guerre : un scalp entier de bison avec les cornes. Hommes et femmes étaient tatoués.
Leur religion était essentiellement centrée sur la révélation surnaturelle, obtenue grâce à une période de jeûne et d'isolement. Ils croyaient que les esprits des animaux leur portaient chance et pouvaient leur venir en aide. Ils pensaient en outre que des esprits protecteurs vivaient dans les rochers et se manifestaient avec l'orage.
Dans beaucoup de tribus, les femmes pouvaient choisir de devenir femme-médecine. Chez les Comanches, l'épouse d'un homme-médecine assistait son mari. Parfois, lorsqu'elle s'était illustrée par sa sagesse et son savoir, les gens du village venaient la voir en priorité. Mais la plupart du temps, ces tâches valorisantes pour les femmes venaient s'ajouter aux corvées de tous les jours sans pour autant constituer une activité à part entière.
Quanah Parker (né vers 1845 probablement au Texas, mort en 1911 près de Fort Sill, Oklahoma) était le fils métis d'un comanche et d'une prisonnière noire, Cynthia Parker. Ayant refusé le traité de Medicine Lodge (1867) et la déportation des Comanches, il mena des actions de harcèlement contre les pionniers installés à la frontière du Texas. Battu à Adobe Walls en 1874, il accepta les coutumes des Blancs, popularisa l'instruction, favorisa le développement de l'agriculture dans l'Oklahoma où sa tribu avait été déportée.

CONESTOGA
(Iroquois). Rivière Susquehanna et ses affluents.

CONIBO
Voir SHIPIBO-CONIBO.

CONOY, Piscataway
(Algonquiens). Rive ouest de Chesapeake Bay (Maryland).

COOS
Centre et centre sud de la Côte de l’Oregon ; estuaires de la Coos Bay, et des rivières Umpqua and Siuslaw.
Les Coos formèrent une confédération avec les Umpqua, les Siuslaw, les Hanis et les Miluk.

COPPER ESKIMO
(Inuit). Nunavut. Les Copper Eskimo se servaient de leurs dépôts de cuivre naturel pour commercer avec d’autres groupes.

COQUILLE
Orégon.

CORAS, NAYEERI
Sierra de Nayarit, et plus précisément dans la commune du Nayar, à l’ouest de l'État de Nayarit (au Mexique). On compte également quelques communautés dans l'état de Jalisco, voisin de Nayarit. Les Coras se nomment eux-mêmes nayeeri.
Vénus, Etoile du matin, fait partie de la Trinité avec la Lune et le Soleil. Elle tue le serpent, maître du Ciel nocturne et des Eaux pour en nourrir l’Aigle Dieu du Ciel diurne et du Feu.

CORBEAUX
Voir Crow.

COROA, Kayapo du Nord
Brésil. Voir Gê.

COSTANOAN
Californie.

COUGAR
Voir Erie.

COUNA
Voir Kuna.

COUSHATTA
Langue muskogee. Tribu ayant dû quitter l’Oklahoma pour s’installer au Texas.

COUTEAUX-JAUNES, Yellow Knife
Dénés. Athabascan. A l’Est du Grand Lac des Esclaves (Canada).

COWASUCK
Voir Abénaquis.

COW CREEK
Orégon.

COWLITZ
Oregon et région occidentale de l'état de Washington aux États-Unis. Les Cowlitz sont séparés en deux groupes : les Taidnapams et les Kawlics. Langue : salish ; par la suite, les Taidnapams ont adopté la langue Sahaptin de l'Est de la chaîne des Cascades.
Simon Plamondon, un québécois, épousa la fille du chef Scanewea.
Voir Quinault.

COYOTERO
Voir Apaches.

CREE
Voir Cris.

CREEK, CRIK
Famille linguistique muskogéenne, zone culturelle du Sud-est.
Ils sont probablement les descendants des Moundbuilders (constructeurs de monticules) de l’Est du Mississippi. Ils occupaient à l'origine une grande partie des plaines de Géorgie et d'Alabama.
Au cours du XVIIIe siècle, ils furent le groupe dominant d'une confédération qui compta jusqu'à 30.000 membres (Chickasaw et Cherokee au nord, Creek et Choctaw au sud). Colonisée par les Français à partir de 1702, elle fit partie de la Louisiane. Ils se métissèrent également avec les esclaves noirs venus d'Afrique. Ils constituaient, avec les Cherokees, les Chickasaw, les Choctaw et les Séminoles, l'une des cinq tribus civilisées, ainsi dénommées parce qu'elles avaient établi un système de gouvernement comparable à celui des Etats-Unis. Les 5 tribus civilisées et les Natchez sont des Muskhogee.
Le chef Tomochichi (env. 1650-1739) fut amical envers les colons. Il alla en Angleterre où il fit de nombreux discours. Il fut l'initiateur du commerce entre l'Angleterre et son peuple.
Au cours de la guerre d'Indépendance, les Creek soutinrent les Britanniques. Ils conclurent un traité de paix avec les Etats-Unis en 1790, mais en 1813, encouragés par les Britanniques, le groupe des Red Sticks (Bâtons rouges) reprit les armes contre les Américains. Le 30 août 1813, à la Bataille de Fort Mims, les Creeks Bâtons-Rouges massacrèrent 250 personnes ; en représailles, les troupes d'Andrew Jackson incendièrent un village creek, tuant hommes, femmes et enfants ; Jackson promit aux Creeks et aux Cherokee les terres et le butin qu'ils prendraient aux Bâtons-Rouges. Le groupe des Red Sticks fut écrasé le 27 mars 1814, à la Bataille de Horseshoe Bend, par le général Andrew Jackson (800 indiens tués). Le 9 août, par le traité de Fort Jackson, les Creeks perdirent d'immenses territoires : le chef des Red Sticks, Red Eagle (le métis William Weatherford, fils d’un commerçant écossais, 1780-1824) fut contraint de solliciter la paix, qui lui fut accordée à la seule condition qu'il acceptât de céder plus de la moitié du territoire traditionnel. En 1825, les Creek mirent à mort leur chef William Mc Intosh qui avait cédé des terres aux Etats-Unis sans le consentement du peuple. Mais d'autres cessions suivirent rapidement, jusqu'en 1828, lorsqu'ils vendirent tout ce qu'il leur restait de terres et acceptèrent de migrer au-delà du Mississippi dans le territoire indien, l'Oklahoma actuel.
Le 22 avril 1889, à midi, le gouvernement des Etats-Unis lança à coups de canons la course à la terre : les colons s’approprièrent les 800 000 hectares des terres indiennes de l'Oklahoma où avaient été regroupés les Chickasaw, les Choctaw, les Cherokee, les Creek et les Séminoles.
On a recensé en 1990 plus de 40 000 personnes affirmant descendre des Creek.
Les Creek étaient un peuple agraire, vivant en villages composés de maisons de rondins recouverts d'argile sur l'extérieur et disposés en rectangle autour d'un espace central réservé aux cérémonies publiques, dont la principale était le busk annuel, ou danse du maïs vert.
Leurs villages étaient souvent situés sur des rivières et des criques [d'où le nom de Creek (crique en anglais)] que leur donnèrent des commerçants européens.
Les femmes creek cultivaient le maïs, les courges, les haricots, tandis que les hommes chassaient et pêchaient.
Les temples creek, en forme de dôme recouvert de chaume, étaient situés sur des monticules de terre dans lesquelles des marches étaient creusées.
Comme presque tous les peuples du Sud-ouest, les Creek portaient beaucoup de tatouages et d'ornements.
Les Creeks et les Indiens d'Amérique en général, ne considéraient pas la mort comme une fin mais comme le berceau d'où surgissait une nouvelle naissance.
Pour se purifier, les Creeks avaient recours à un vomitif de couleur noire.

CRIS, CRISTINAUX, CREE, INIW, NEHIYAWAK, ATENEUWUCK, SACKAWEETHINYOOWUCK, MUSKEGON, WOODLAND CREE (Cris des terres boisées)
Algonquiens. Montana, Québec. Voir Métis, Cannibalisme.
Le 20 septembre 1875, au Canada, est signé un Traité entre la reine et les Saulteaux et les Cris du centre du Manitoba.
Le 30 mars 1885, Poundmaker, chef de la tribu des Cris, furieux de voir que le traité signé de bonne foi avec les blancs n'est pas respecté et de la façon dont on traite les gens de sa race, attaque avec 200 guerriers et s'empare de Battleford en Saskatchewan ; les colons se réfugient dans les casernes de la Police montée du Nord-Ouest pendant un mois.
Le 2 avril, Esprit Errant (Wandering Spirit) et d'autres rebelles cris de la tribu du chef Grand Ours (Big Bear) tuent neuf Blancs au lac Frog en Saskatchewan.
Le 2 mai, à la bataille de Cut Knife Hill, à l'ouest de Battleford en Saskatchewan, une colonne de 325 fantassins et artilleurs canadiens prend à partie les guerriers cris et assiniboines de Poundmaker ; mais, après quelques heures d'échange de coups de feu, les soldats canadiens, presque encerclés, reçoivent l'ordre de battre en retraite ; Poundmaker leur permet de se retirer sans encombre.
Le 26 mai, le chef Pitikwanhanapiwiyin dit Poundmaker, se rend au général Frederick Middleton.
Le 3 juin, la bataille de Loon Lake marque la fin effective de la Rébellion du Nord-Ouest. C'est la dernière bataille à être livrée sur le territoire canadien. Menées par le major Sam Steele, un contingent mixte de la Police montée, de fusiliers albertains et d'une milice recrutée par Steele lui-même met en déroute les guerriers cris, libérant leurs otages blancs et Métis. Les éclaireurs cris combattent jusqu'au bout de leurs faibles munitions, mais l'essentiel du groupe, voyant le caractère désespéré de la situation, relâche ses prisonniers et prend la fuite. Esprit Errant (Wandering Spirit), chef militaire des Cris rebelles, se rend aux autorités de Fort Pitt. Grand Ours (Big Bear), le chef vieillissant de la tribu, se rend le 2 juillet à Fort Carlton ; traduit en justice pour trahison et crime grave, il est reconnu coupable et condamné à trois ans d'emprisonnement au pénitencier de Stony Mountain ; malade, il ne purge que deux ans de sa peine et est libéré le 4 mars 1887.
Le 21 juin 1899, le Traité 8 est signé entre la reine et les tribus du Nord de l'Alberta, Saskatchewan, Territoires du Nord-Ouest et nord est de la Colombie-Britannique : les Cris, les Castors, les Chipewyans et les Esclaves cèdent le Nord de l'Alberta au gouvernement fédéral.
Le 11 novembre 1975 est signée la Convention de la Baie James et du Nord Québécois : c'est un règlement général des revendications territoriales des Cris et des Inuits du Nord du Québec ; la convention prévoit une large autonomie politique, administrative et de gestion du territoire en contrepartie de compensations financières et du droit, pour le gouvernement québécois de développer les ressources hydrauliques, minérales et forestières du Nord du Québec.

CRIK
Voir Creek.

CROATOAN, CROATAN
Algonquins. Caroline du Nord. L'île de Croatoan, qui se nomme aujourd’hui Hatteras, se trouve près de Cap Hatteras. En 1587 et 1590, les colons de Roanoke, à court de provisions, sont allés vivre avec les indigènes sur l'île voisine d'Hatteras occupée par les Croatoans ; l'explorateur John Lawson, qui a visité l'île en 1701, a rapporté que des Hatteras avaient affirmé que plusieurs de leurs ancêtres étaient blancs. En 1955, lors d'une pétition présentée au Congrès des États-Unis pour la reconnaissance des Indiens Lumbee, le chef de la communauté du comté de Robeson, DF Lowry, déclare que les Lumbee descendent d'un mélange de sept tribus différentes dont les Cherokee, Tuscarora, Hatteras, Pamlico et Croatan. Voir Lumbee.

CROW, CORBEAUX, ABSAROKA
(Sioux). Ennemis des Tétons. Nomades. Dakota du Nord (ancien territoire), Montana.
Chef : Plenty Coups (1849-1932), un visionnaire selon lequel la coopération avec l'homme blanc était la seule façon d'assurer la survie future des Corbeaux. Les Crow eurent une femme-chef (ce qui est exceptionnel) qui avait exterminé une bande de Pieds-Noirs et qui participait à tous les conseils des guerriers ; elle épousa quatre femmes qui la servirent avec beaucoup de dévouement.

CUBEO
Colombie amazonienne, département de Vaupés. Leurs villages se trouvent sur les rives des rivières Cuduyari et Querari.

CUCAPA, CUCAPAH
Descendants des Yuma. Affiliation linguistique : Hokan, Esselen-Yuman, Yuman, Delta-Californiens. La langue cucapa est en danger de disparition : seulement 500 personnes la parlent (178 vivent au Mexique et le reste aux Etats-Unis).
Les Indiens du fleuve du Colorado ont été mentionnés la première fois en 1540 par l'explorateur espagnol Hernando de Alarcon. Pendant au moins quatre cents ans, des groupes familiaux Cucapa vivaient dans le delta des fleuves Colorado et Hardy ainsi que sur les pentes des montagnes de Cucapa. Ils étaient chasseurs-cueilleurs, pêcheurs et agriculteurs (maïs). En 1605, il y avait environ 22 000 autochtones dans la région du fleuve Colorado ; en 1827, un voyageur a mentionné qu'environ 5 000 Indiens habitaient autour du fleuve Colorado, et en 1990, ils n'étaient plus qu’un millier. Au début du XXIe siècle, la population Cucapa vit au Mexique, à Baja California, à El Mayor, à San Poza de Arvizú et en Arizona, aux États-Unis. En 2008, il ne reste que 300 Cucapas dans l'ancien delta du fleuve colorado qui n'atteint plus la mer depuis les modifications apportées à son cours par les USA (barrages et irrigation intensive).

CUISSES BRULEES
Voir Sicangu.

CUITLATEQUES
Mexique.

CUNCOS
(Chili).

CUNINICO
Sur les rives de la rivière Marañón en Amazonie péruvienne dans le district d'Urarinas, province de Loreto.

CUPENO
Cupeño. Famille uto-aztèque. Tribu du sud de la Californie. Leur nom dans leur propre langue est Kuupangaxwichem.
Aujourd'hui, leurs descendants sont membres des tribus connues au niveau fédéral comme la Pala Band of Luiseno Mission Indians, Morongo Band of Cahuilla Mission Indians et Los Coyotes Band of Cahuilla and Cupeño Indians.
En Novembre 1851, le chef cupeño, Antonio Garra, se révolte et tente d'entraîner Juan Antonio, le chef des Cahuilla, avec lui ; mais, Juan Antonio, aide les Américains à capturer Antonio Garra.

CUSABOS
(Caroline).

CYUGA
Voir Cayuga.


Voir dossier Les Amérindiens.



Notes
1 http://www.america-dreamz.com/colorado/paysages/mesa_verde_national_park.php.
2 http://www.america-dreamz.com/nouveau_mexique/paysages/chaco_culture.php. Jacques Séassau : redaction@america-dreamz.com.
3 http://fr.wikipedia.org/wiki/Chaco_Canyon
4 Avec l'AQUAPONIE, l'eau chargée des déchets de poissons à partir des réservoirs (de poisson) est acheminée vers les cuves où les plantes balancent leurs racines. Quand les plantes absorbent les nutriments dont elles ont besoin, l'eau est nettoyée des toxines provenant des poissons. Puis cette même eau purifiée peut être canalisée de retour dans les réservoirs de poissons (http://civilisation2.org/quest-ce-que-laquaponie/).
Ne pas confondre aquaponie avec hydroponie. L'hydroponie est une technique moderne qui permet de faire pousser des plantes en remplaçant la terre par de l'eau à laquelle on ajoute des sels minéraux et de l'oxygène. Les racines des plantes baignent dans cette eau où elles peuvent facilement absorber les éléments nutritifs.
5 http://cocomagnanville.over-blog.com/br%C3%A9sil-les-arara


Sources
Les Indiens d’Amérique du Nord. Thomas Page. Minerva. 1979
L’agonie des Peaux-Rouges. Claude Fohlen. Resma
Paroles des sages d’Amérique du Nord. Kent Nerburn. L’Age d’Etre
Les Aztèques. W.H. Prescott. Ed. Minerva. 1970
Les Incas. W.H. Prescott. Ed. Minerva. 1970
Les Mayas. Vittoria Calvani. Ed. Minerva. 1976


Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 10/05/2024

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