Simplice

Simplice (Simplicius), né à Tibur (Tivoli), est pape du 3 mars 468 au 10 mars 483 (+).
Il fait appliquer les décrets du concile de Chalcédoine pris contre le monophysisme et l'eutychianisme.
Alors que les barbares dévastent l’Italie et Rome, il console les affligés, favorise l’unité de l’Église et raffermit la foi.
Saint Simplice est fêté le 10 mars.

"Son long pontificat lui fit connaître les dernières années de l'empire romain. Mais son action s'étendit surtout à défendre la foi orthodoxe devant les hérésies de ce temps, en soutenant l'application doctrinale du concile de Chalcédoine. Il eut quelques démêlés avec le patriarche de Constantinople. La ville de Rome lui doit beaucoup d'églises nouvelles et une répartition des tâches pastorales qui donnent au clergé la charge paroissiale des baptêmes et des enterrements, modifiant ainsi la géographie ecclésiastique romaine" 1.

"On lui doit l'organisation du service paroissial dans les grandes basiliques romaines et la construction des sanctuaires en l'honneur de saint Etienne et de sainte Bibiane. Il appliqua les décisions du concile de Chalcédoine, favorisa l'unité de l'Église et soutint les catholiques orientaux, en face de l’hérésie monophysite. Quand s’écroula l’empire romain d’Occident, en 476, il fut contraint de s’entendre et composer avec l'empereur Odoacre qui était adepte de l’arianisme. Mais en aucun cas, il ne céda sur les articles de la foi trinitaire et sur l'égale divinité du Père et du Fils au sein de la Sainte Trinité, ce que niait l'hérésie arienne." 2


468. 3 mars, élection du pape.

469. Childéric Ier défait les pirates saxons.

470. Ricimer en désaccord avec Anthémius quitte Rome pour Milan. Condamnation pour trahison du préfet des Gaules, Arvandus. Les armées wisigothes entrent en Provence. A Verdun, l'évêque Pulchrone, revenant de Rome, fait construire une église pour abriter une statue de la Vierge écrasant le Dragon.

470-480. Rémy ou Rémi (+ 533), évêque de Reims depuis 459, évangélise les Francs.

471. Défaite de l'armée d'Anthémius par le wisigoth Euric. En décembre, arrivée d'Olybrius en Italie.

472. En avril, Olybrius, époux de Galla Placida la jeune, est proclamé empereur en présence de Ricimer (Wisigoth) et Gondebaud (Burgonde) ; Ricimer assiège Anthémius à Rome pendant 2 mois. En juin, défaite d'Anthémius au pont d'Adrien face aux forces d'Olybrius. 11 juillet, Rome est prise par le général Ricimer qui tue l’empereur Anthémius auquel succède brièvement Olybrius. 11 (ou 19) août, Ricimer meurt d'une hémorragie. 2 novembre, mort de l'empereur Olybrius.

473. 5 mars, à Rome, Glycère (Glycerius) est proclamé empereur d'Occident par Gondebaud, neveu de Ricimer. Mort du moine Euthyme, qui domina l’église palestinienne et fonda les premières Laures (ermitages orientaux avec rassemblement pour la liturgie du dimanche). Au Concile d’Arles, le pape fait signer une lettre de soumission au prêtre Lucidus dans laquelle il est dit : "J'affirme (…) que depuis le commencement du monde personne n'a été libéré de l'enchaînement originel, sinon par l'intercession du sang sacré." 31 octobre, Léon, petit-fils de l'empereur byzantin Léon Ier, est proclamé César.

474. 18 janvier, mort (dysenterie) de Léon Ier empereur d’Orient ; son petit-fils Léon II, âgé de 4 ans, lui succède (les deux impératrices, Vérine et Ariane, ont obtenu de Léon Ier, peu avant sa mort, que son gendre Zénon deviennent coempereur) ; Zénon nomme Julius Nepos César et lui ordonne de capturer Glycerius ; à Porto, Julius Nepos capture Glycerius et le nomme évêque de Salone. Mamert (+ 477), évêque de Vienne sur le Rhône, réunit un concile qui institue la fête des Rogations (lundi, mardi et mercredi avant l’Ascension). 24 juin, Julius Nepos est acclamé empereur d’Occident par ses troupes. 10 novembre, Léon II le Jeune meurt de maladie et son père, Zénon, devient alors l’unique empereur d’Orient.

475. Le concile d'Arles, convoqué par le métropolitain d'Arles, Léonce, et regroupant vingt-neuf évêques, condamne la doctrine de la prédestination, enseignée par Lucidus, qui a jeté le trouble dans les églises de la Provence ; participent au concile : Patient de Lyon, Mamert de Vienne, Euphrone d'Autun, Eutrope d'Orange ; le fautif, présent, se rétracte ; le dogme catholique est exposé dans une lettre rédigée par l'évêque de Riez, Fauste, que signe Euphrone d'Autun 3. Euric (Wisigoth) s'empare de l'Auvergne. 28 août, Flavius Oreste (Pannonien, autrefois secrétaire d’Attila), maître de la milice, renverse Julius Nepos qui s'enfuit en Dalmatie ; Oreste place son fils Romulus, un adolescent, sur le trône, avec l'aide d'Odoacre. En Inde, Aryabhata écrit en sanskrit un énorme Traité de mathématiques. Perpetuus, évêque de Tours, lègue à son Eglise plusieurs quartiers de terre, à la condition qu’elle entretienne des luminaires jour et nuit devant le tombeau de saint Martin. 31 octobre, à Ravenne, le jeune Romulus, 12 ans, est proclamé empereur d'Occident ; au nom de Romulus, qui évoque le fondateur de Rome, est alors accolé le titre impérial d'Auguste qui, comme pour la plupart de ses prédécesseurs, évoque le fondateur de l'Empire.

Vers 476. Le royaume wisigoth s’étend de l’Atlantique aux Alpes du Sud et de la Loire à Gibraltar.

476. Au printemps, Euric, roi wisigoth, conquiert le reste de la Provence (Arles et Marseille). Childéric, père de Clovis, assiège Paris où s'est enfermé Syagrius, le patrice de l’Empire d’occident ; Geneviève est encore l'âme de la résistance de ses concitoyens affamés qu'elle réussit à ravitailler en forçant, avec onze vaisseaux, les barrages sur la Seine jusqu'à Troyes (selon une autre version, elle aurait obtenu de Childéric qu'il levât le blocus). Concile d’Ephèse contre Acace de Constantinople ; le patriarche Paul est rétabli. Au synode de Laodicée, l’évêque d’Antioche, Etienne II, est massacré près de l’autel par les eutychéens (partisans du monophysisme). En août, fin du règne de l'usurpateur Basiliscus sur l'Empire romain d'Orient ; après avoir chassé Zénon du trône en 475, il se rendit lui-même très impopulaire en augmentant les impôts et en voulant imposer le monophysisme dans l'Empire, poussant le patriarche de Constantinople Acacius à draper de noir Sainte-Sophie ; trahi par le général Illus et par son propre neveu Armatus, Basiliscus ne peut empêcher Zénon de rentrer à Constantinople en août, où il est chaleureusement accueilli ; Basiliscus meurt peu après, exécuté avec femme et enfants sur ordre de Zénon. 28 août, à Plaisance, le skire Odoacre (roi des Hérules et général des mercenaires germains au service de Rome, il a dirigé la révolte de l’armée impériale qui l’a proclamé roi des nations le 23 août) vainc le patrice Flavius Oreste qui lui a refusé les terres promises et le tue. Le 4 septembre 476, à Ravenne, Odoacre contraint à abdiquer et expédie dans un domaine en Campanie le dernier empereur d’Occident âgé de 14 ans, Romulus Augustule (Augustulus = le petit Auguste : surnom méprisant donné par Zénon, empereur d’Orient), puis, en accord avec le Sénat romain, il envoie à Zénon les insignes impériaux, le reconnaissant ainsi comme le seul empereur pour que Zénon le reconnaisse comme patrice ; mais Zénon le renvoie vers l'empereur légitime d'Occident qu'avait détrôné Flavius Oreste, Julius Nepos, alors réfugié en Dalmatie ; Odoacre refuse et les choses en restent là : Odoacre gouverne l'Italie au nom du seul empereur, celui d'Orient ; en fait, c'est la FIN DE L’EMPIRE ROMAIN D’OCCIDENT et le début du Moyen Age ; si des liens d'assistance et d'entraide avaient existé entre Rome et Constantinople à la fin du Ve siècle, Rome ne serait pas tombée aux mains des barbares : en effet, l'Empire romain d'Orient a fait preuve d'une neutralité coupable envers son cousin, l'Empire romain d'Occident ; publié en français en 2019, le livre de Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré : le climat, les maladies et la chute de Rome, met en exergue la place des épidémies (peste antonine, peste de Cyprien, puis de Justinien) et du petit âge glaciaire dans la chute de la population et la désorganisation de l'empire (de nombreux travaux archéologiques ont confirmé le sérieux de cette théorie); dès la scission de l'empire en 395, l'Occident se retrouve face à des difficultés financières, notamment pour financer sa défense (la pression fiscale alors exercée renforce l'instabilité politique et fragilise encore plus l'Empire : l'empire d'Orient, qui ne connait jamais ces difficultés, lui survit). https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9clin_de_l%27Empire_romain_d%27Occident

477. Lundi 24 ou mardi 25 janvier, en Afrique du Nord, mort de Genséric, roi des Vandales et des Alains ; son fils Hunéric, arien, persécute les catholiques.

478. Le concile de Constantinople condamne et dépose Pierre de Foulon, Jean d’Apamée et Paul d’Ephèse. A Ise (Japon), construction des sanctuaires shintoïstes.

Vers 480. Georges est évêque du Puy-en-Velay.

480. 9 mai, à Salone, mort (assassiné par les comtes Victor et Oliva) du dernier empereur d'Occident, Julius Nepos, chassé d'Italie en 475. Gondebaud succède à son frère Chilpéric comme roi des Burgondes : le royaume burgonde s'étend sur la plus grande partie de la Gaule orientale avec deux capitales, Lyon et Genève. Odoacre cède la Provence et les Alpes Maritimes au royaume wisigoth d'Euric. En Afrique, durant la persécution vandale sous le roi arien Hunnéric, de saintes femmes sont suspendues avec des poids aux pieds et des lames incandescentes sur le dos (Martyrologe romain). 9 décembre, Odoacre, premier roi d’Italie, occupe la Dalmatie.

481. 1er février, à Carthage, le roi des Vandales Hunéric organise une conférence entre les clergés catholique et arien. Début de l’installation des Ostrogoths en Italie. Les Germains sont les maîtres de l’Occident. A Tournay, sa capitale, mort de Childéric Ier, roi des Francs saliens, auquel succède son fils Clovis, 15 ans, comme chef de tribu et comme gouverneur civil de la Belgique Seconde (Clovis, par Childéric, descendrait de Pharamond roi des Francs saliens, de Clodion et de Mérovée). A Vienne, le roi de Burgondie, Chilpéric II (père de Clotilde, future épouse de Clovis), est décapité sur ordre de son frère Gondebaud.

482. L'évêque de Reims, Rémi (437-533), qui sera qualifié d'apôtre des Francs, écrit au jeune roi Clovis : « L'important, c'est que la justice de Dieu ne chancelle point chez nous... Vous devez vous servir de conseillers capables d'orner votre réputation... Vous devrez avoir de la déférence pour nos prêtres et recourir toujours à leurs conseils : si l'harmonie règne entre Vous et eux, notre pays en profitera... Secourez les malheureux, protégez les veuves, nourrissez les orphelins… Que votre tribunal reste ouvert à tous et que personne n’en sorte triste ! Toutes les richesses de vos ancêtres, vous les emploierez à la libération des captifs et au rachat des esclaves. Admis en votre palais, que nul ne s’y sente étranger ! Plaisantez avec les jeunes, délibérez avec les vieillards ! Que tous vous aiment et vous craignent ! ». A Constantinople, publication de l’édit (Henoticon) de l’empereur Zénon pour l’union entre les monophysites et les chalcédoniens.

483. 10 mars, mort du pape.

Notes
1 http://nominis.cef.fr/contenus/saint/734/Saint-Simplice.html
2 infocatho.cef.fr/
3 http://fr.wikipedia.org/wiki/Conciles_d'Arles

Sources


Pape suivant : Félix III (II)
Liste des papes


Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 13/02/2024
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