Grégoire IV

Grégoire, fils d'un patricien romain appelé Jean, est cardinal-prêtre de la basilique de Saint-Marc à Rome.
En octobre 827, après la mort de Valentin (10 octobre), Grégoire IV est, à son insu, élu à l'unanimité par les nobles romains. Son intronisation est cependant retardée jusqu'au 29 mars 828, après que l'empereur Louis le Pieux a approuvé son élection.
Pour contrer les incursions sarrasines, il fait bâtir Gregoriopolis sur l’emplacement de l’ancienne Ostie.
Il bâtit des églises et fonde des monastères.
Il nomme Ansgar légat des missions en Scandinavie.


828. Les restes de l'apôtre Marc, ramenés d’Alexandrie par des marchands en 827 (pour tromper la vigilance des musulmans, ils avaient dû cacher les reliques sous de la viande de porc), sont déposés sur le groupe d’îles centré autour du Rialto, siège de l’Etat vénitien esquissé sous la conduite du doge 3 Agnello Partecipazio.

829. Louis Ier le Pieux revient sur le partage de 817 : il donne à Charles, son dernier fils né en 823, l’Allemagne et une partie de la Bourgogne ce qui provoque la colère des trois autres frères. En juin, sur ordre de Louis le Pieux, des conciles sont tenus à Mayence, Lyon, Toulouse et Paris. 6 juin, concile de Paris auquel participe Hildemanus l'évêque de Beauvais et Héribald l'évêque d'Auxerre. 29 juin, charte d'Inchad, évêque de Paris, qui partage les biens de son église entre l'évêque et les chanoines. En août, assemblée générale de l'Empire carolingien à Worms ; par l’acte de Worms, Louis le Pieux attribue l’Alémanie, la Rhétie, l’Alsace et une partie de la Bourgogne à son fils Charles au détriment de Lothaire, à la suite d'une révolution de palais orchestrée par Judith de Bavière et Bernard de Septimanie ; Lothaire, disgracié, est envoyé en Italie ; Wala est renvoyé à Corbie ; Bernard de Septimanie est nommé camérier du palais d’Aix-la-Chapelle mais il se rend très impopulaire à la cour où des rumeurs courent sur ses relations avec la reine Judith de Bavière ; Louis le Pieux reçoit à Worms une ambassade du roi Björn, de Birka en Suède ; il envoie Anschaire en mission en auprès de Björn. Révolte des chrétiens de Tolède contre les musulmans : l'émir de Cordoue, Abd al-Rahman II (822-852) impose l'apostasie des enfants chrétiens nés de couples mixtes ; la loi islamique oblige en effet tout enfant de musulman à adopter la religion paternelle, sous peine de mort. 2 octobre, mort de Michel II empereur byzantin : son fils Théophile lui succède ; il fait exécuter les meurtriers de Léon V et reprend la politique iconoclaste.

830. Eginhard achève la biographie de Charlemagne (Vita Caroli Magni).

830-840. Rédaction des Fausses décrétales ou encore Décrétales pseudo-isidoriennes faussement attribuées à un certain Isidore Mercator, lui-même longtemps confondu avec Isidore de Séville.

831. Fondation de l’Ordre vénitien de Saint Marc dont on dit qu’il est le plus ancien ordre de chevalerie. Les Arabes prennent la Sicile. Début des incursions sarrasines en Provence.

832. En janvier, Pépin d'Aquitaine, retenu à Aix-la-Chapelle par son père Louis le Pieux, s'enfuit en Aquitaine. En mars, Louis le Pieux réunit son plaid général à Orléans pour marcher contre Pépin, quand il apprend la rébellion de son autre fils Louis le Germanique qui envahit l'Alémanie pour la joindre à son royaume. En avril, Louis le Pieux convoque le em>heerban à Mayence et marche contre Louis, alors à Worms, qui se retire en Bavière ; Louis le poursuit jusqu'à Augsbourg où il se soumet. 1er septembre, ouverture de l'assemblée générale de l'empire carolingien convoquée par Louis le Pieux à Orléans ; Bernard de Septimanie et Pépin d'Aquitaine y sont appelés pour prêter serment : ils tardent à s'y rendre et l'empereur transfère l'assemblée à Jocondiacum, en Limousin, une des résidences du roi d'Aquitaine ; Pépin se soumet et Bernard est déchu de sa charge de chambellan et de son duché de Septimanie pour avoir poussé Pépin à la défection ; ce dernier doit être transféré à Trèves, alors que le royaume d'Aquitaine est confié au jeune Charles ; mais Pépin échappe à ses gardes et retourne en Aquitaine ; arrivé à Tours, l'empereur apprend sa fuite et rappelle ses troupes ; l'empereur retourne à Mayence où Lothaire, venu d'Italie, lui renouvèle sa soumission. 1er novembre, consécration par l’abbé de Saint-Denis, Hilduin, d'une chapelle aménagée dans la basilique, prolongeant la crypte où repose le corps de saint Denis. 11 novembre, Louis le Pieux convoque une assemblée pour la Saint Martin à Tours mais Pépin refuse de s'y rendre ; après une vaine campagne hivernale en Aquitaine, l'empereur passe la Loire à Rest près d'Angers. 25 décembre, Louis le Débonnaire passe Noël au Mans avant de partir pour Aix-la-Chapelle. Assassinat de Qasar, kaghan des Ouïgours : son neveu Hu Tigin lui succède.

833. En juin, Lothaire, Pépin d'Aquitaine et Louis le Germanique marchent contre leur père Louis Ier, le Pieux ou le Débonnaire. 23 au 24 juin, au Rothfeld, lieu de bataille rebaptisé Champ du Mensonge (Lügenfeld) entre Colmar et Sigolsheim, la bataille s'engage ; le pape Grégoire IV, venu avec Lothaire, tente en vain d'arbitrer la querelle sur place. 29 au 30 juin, abandonné par ses troupes, l'empereur Louis le Pieux doit se constituer prisonnier ; il est déposé par ses trois fils ainés qui se partagent l'Empire, enfermé quelques semaines durant dans la villa royale de Marlenheim puis transféré à Soissons ; le pape a pris le parti du roi d’Italie, Lothaire, et l’a suivi en France où les évêques lui reprochent la violation du serment qu’il a prêté à Louis ; il s’ensuit des débats au milieu desquels Grégoire inaugure la fameuse doctrine de la suprématie de la puissance spirituelle. 9 ou 10 août, à Tarse, mort d'Al-Ma'mūn, le calife abbasside de Bagdad, alors qu'il s'apprêtait à attaquer les territoires byzantins : début du règne de son frère Al-Mutasim. 7 octobre, ses trois fils aînés font déposer Louis Ier par l’archevêque de Reims : Louis Ier est enfermé dans un monastère de Soissons, son épouse Judith de Bavière est placée dans une abbaye du Piémont et son fils Charles (futur Charles le Chauve) est confié au monastère de Prüm.

835. En février, à Metz, Louis Ier est rétabli sur le trône par Pépin Ier et Louis le Germanique, jaloux de Lothaire. Raids vikings, sur Rouen en particulier. Le pape introduit la fête de la Toussaint au 1er novembre dans le calendrier romain. 14 décembre, incident de la rosée douce ou incident Ganlu : tentative d'élimination physique des eunuques de la Cour Impériale chinoise menée par l'empereur Tang Wenzong, avec l'aide du chancelier Li Xun et du général Zheng Zhu, mais les eunuques contre-attaquent avec l’appui des soldats de la garde Shence, qui sont sous leurs ordres ; Li Xun, Zheng Zhu et beaucoup de leurs complices fonctionnaires sont tués, ce qui permet aux eunuques de contrôler encore plus étroitement l'empereur Wenzong et son gouvernement.

836. En février, le concile d’Aix-la-Chapelle admet que des avortements ont lieu dans les couvents et monastères pour dissimuler les actes des clercs qui ne vivent pas le célibat ; une lettre est adressée à Pépin d'Aquitaine pour lui enjoindre de restituer les biens de l'Église qu'il a usurpés.

837. A l’occasion de la venue en France du pape, la fête de la Toussaint est instituée sur tout le territoire de l’empire carolingien par Louis Ier le Pieux ou le Débonnaire, 3e fils de Charlemagne et empereur d’Occident.

838-842. Au Tibet, le roi Langdarma persécute les lamaïstes.

838. 12 août, sac d’Amorium en Anatolie occidentale par le califat abbasside : la plupart de ses habitants sont massacrés et les autres réduits en esclavage ; malgré une trêve signée en 841, 42 officiers et personnalités sont conduites à Samarra et exécutées le 6 mars 845 pour avoir refusé de se convertir à l’islam. En septembre, Louis Ier le Débonnaire fait une donation (notamment les territoires de Pépin d’Aquitaine qui vient de mourir) à son fils Charles dit le Chauve (parce que lors de la consécration de la basilique de Compiègne, il se serait fait raser le crâne en signe de soumission à l’Eglise) et le fait couronner roi, ce qui fait entrer à nouveau Louis le Germanique en rébellion. 13 décembre, mort de Pépin Ier, roi d'Aquitaine : son fils Pépin II lui succède mais il n'est pas reconnu par son grand-père, l'empereur Louis le Pieux, qui a déjà accordé l'Aquitaine à son fils Charles II le Chauve en septembre 832, lors d'une assemblée tenue à Limoges, et qui la lui redonne.

839. 30 mai, assemblée de Worms : soumission de Louis de Bavière, nouveau partage de l’Empire franc au profit de Charles le Chauve qui obtient les terres à l’ouest du Rhône, de la Saône et de la Meuse.

840. 23 février, Pactum Lotharii : traité commercial de libre-circulation à l’intérieur de l’Italie entre Lothaire, roi d'Italie, et le doge de Venise. 20 juin, en poursuivant son fils Louis le Germanique dont il met les troupes en fuite, Louis Ier le débonnaire (ou le Pieux) trouve la mort près de Mayence : Lothaire Ier lui succède. Le pape Grégoire IV autorise par une bulle spéciale l’évêque d’Ira à transférer son siège épiscopal à Santiago de Compostelle. A Lyon, après l’écroulement du Vieux Forum, une nouvelle chapelle mariale est édifiée sur la colline de Fourvière. L'Empire ouïgour s'effondre sous les coups des Kirghizes qui fondent un khaganat centré sur le Ienisseï : les Ouïgours fuient vers les frontières de la Chine où ils fondent une série de petits États, notamment le royaume de Qocho (840-1030) et le royaume de Ganzhou (840-1209). 8 juillet, à Constantinople, les saints moines du monastère Saint-Abraham, qui voulent démontrer à l'empereur iconoclaste Théophile la légitimité du culte des saintes images, sont, sur son ordre, chassés de la ville et finalement massacrés. A l'hiver 840-841, pour la première fois, les Vikings passent la saison en Irlande et s'installent dans des places fortifiées qui deviennent aussi des lieux de commerce : Dublin, Annagassan, puis par la suite, Wexford, Cork, Limerick, etc. ; ils installent à Dublin un marché aux esclaves.

841. En avril, Nominoë, duc en Bretagne, prête serment à Charles le Chauve, le roi de Francie occidentale. 7 au 12 mai, Lothaire Ier ne se présente pas à la Diète d'Attigny où il doit signer un nouveau traité de partage avec ses frères et fait alliance contre eux avec Pépin II d'Aquitaine ; Charles le Chauve traite alors avec Louis de Bavière (Louis II le Germanique). 12 au 14 mai, les Vikings, avec à leur tête Oscherus (en norrois Asgeirr), prennent, pillent et incendient Rouen ; ils pillent les abbayes de Saint-Ouen et Jumièges ; l'abbaye de Fontenelle (Saint-Wandrille) est épargnée moyennant le versement de six livres d'argent. 25 juin, à Fontenoy-en-Puisaye (Yonne), Lothaire Ier (héritier légitime de Louis Ier) et Pépin II d’Aquitaine sont battus par leurs frères Charles le Chauve et Louis II le Germanique. Persécution des Pauliciens par Théodora.

842. 5 janvier, mort (fièvre) d'Al-Muʿtasim calife abbasside : son fils Al-Wātiq lui succède. 14 février, échange des Serments de Strasbourg entre Charles le Chauve et Louis II le Germanique qui raffermissent ainsi leur union contre leur frère aîné, Lothaire Ier, héritier du trône impérial : ce sont les plus anciens écrits en langue gallo-romane (ancêtre du français) et en langue tudesque (allemand ancien) que l’on possède 5. Les Vikings attaquent Londres. Les Sarrasins pillent la ville d'Arles et sa région ; l'émir de Cordoue Abd al-Rahman II envoie un raid contre la marche d'Espagne, vers Ausone, la Cerdagne et Narbonne 1.

842-845. En Chine, l’empereur Wuzong étant favorable au taoïsme, toutes les religions étrangères sont interdites et plus particulièrement le bouddhisme (sécularisation des moines, monastères détruits).

843. 11 mars, dans l'Empire byzantin, au concile de l’Orthodoxie (sous le patronage de l’impératrice Théodora II, régente au nom de son fils Michel III, aidée par le moine Méthode), condamnation finale de l’iconoclasme et rétablissement du culte des images lors d'une cérémonie officielle dans la basilique Sainte-Sophie. 24 mai, Bataille de Blain, victoire des troupes bretonnes de Nominoë et de son allié Lambert II de Nantes, rallié aux Vikings d'Hasting, sur les troupes franques de Renaud de Nantes aussitôt après leur défaite à la Bataille de Messac (Ille-et-Vilaine). 24 juin, les Vikings (une centaine de navires 4), peut-être à l’appel du comte Lambert, vassal révolté de Charles le Chauve, prennent Nantes sans difficulté pour la fête de la Saint-Jean, un jour de foire : une partie de la population, dont l’évêque Gohard, est massacrée dans la cathédrale ; des sacrifices humains offerts à Odin : la plupart des habitants sont massacrés et pendus, nus ou habillés, à des arbres ; puis les Normands ravagent la région au sud de la Loire (pays de Retz) et se réfugient dans une île (Yeu ou Noirmoutier) où ils hiverneront pour la première fois 2. En août, Traité de Verdun (les trois Francies), premier texte officiel écrit en langue vulgaire et non en latin 5 : Charles le Chauve obtient l’ouest de l’Escaut, de la Meuse, de la Saône et du Rhône, Louis le Germanique la partie orientale de l’empire ; Lothaire Ier règne de la mer du Nord au golfe de Tarente et sur les villes d’Aix-la-Chapelle et de Rome : c’est la fin de l’Empire de Charlemagne.

844. 25 janvier, mort du pape qui est enterré dans la basilique de Constantin ; Jean VIII est élu par acclamation populaire


Notes
1 http://fr.wikipedia.org/wiki/842
2 http://fr.wikipedia.org/wiki/843
3 Le doge (du latin dux, ducis = chef) était, au VIIIe siècle, un duc mandaté par Byzance pour assurer la défense et l’administration de Venise.
4 Les Scandinaves ornaient la proue de leurs navires (knörr) d'une sculpture représentant un dragon (= dreki, pluriel drekar qui a donné drakkar).
5. LANGUE D'OC et LANGUE D'OIL. C'est Dante, poète toscan né au XIIIe siècle, qui a rendu célèbre la distinction des langues romanes en les classant en fonction de la façon avec laquelle on disait oui :
- langue(s) d'oïl au nord de la France,
- langue(s) d'oc au sud de la France,
- langue(s) de si en Italie.
Oc vient du latin hoc qui signifie littéralement cela. En fait, on exprimait ainsi l'affirmative: c'est cela ! De ce terme s'est forgé le nom de la région du Languedoc, pays de langue d'oc. Il s'étendait de la Garonne au Rhône, sa capitale était Toulouse. Le terme Occitanie apparaît au Moyen Âge sous sa forme latine Occitania, nom dont la terminaison semble être forgée sur le modèle d'Aquitania. Aujourd'hui oui s'écrit oc en occitan mais le c final ne se prononce pas (excepté dans le nom Lengadoc ou bien pais d'oc). En provençal, oui s'écrit o. Frédéric Mistral parle de la lenga d'o (langue d'o).
Dans le nord de la France, on rencontrait au Moyen Âge les deux formes : o et oil. Dans la Chanson de Roland (fin XIe), on trouve oil. Ce mot est composé de hoc auquel on a rajouté il, pour renforcer l'affirmation. De même, on disait o-je, o-nos etc… comme les Anglais affirment encore aujourd'hui en disant yes, I am ; o-il correspond à yes, it is (oui, c'est cela). La prononciation de cette époque est différente de celle d'aujourd'hui : on ne disait pas [oï] mais o-il. En outre, la prononciation du o avait tendance à se transformer en [ou]. On passe à [ou-il] puis la lettre finale l (comme le c dans le midi) a disparu de la prononciation pour devenir [ou-i] puis en une seul son : oui ! (https://www.lexilogos.com/etymologie_oil_oc.htm)
La frontière linguistique entre LANGUE D'OC et LANGUE D'OIL, sépare les régions où l'on parle les langues occitanes (ou langues occitano-romanes) et celles où les langues d'oïl (langues gallo-romanes) sont utilisées. Cet espace de transition est une zone de contact entre parlers d'oc et d'oïl, qui s'incarne dans des dialectes influencés par chaque domaine linguistique.
La langue occitane est parlée depuis le VIIIe siècle environ, par une population qui occupe un espace délimité entre Atlantique et plaine du Pô d'une part, entre nord du Massif Central et Pyrénées d'autre part. Des provinces puis des régions se partagent cet espace linguistique bien diversifié, qui propose les variantes suivantes : ancien occitan, aranais, auvergnat, béarnais, gascon, gavot, limousin, occitan languedocien, provençal, nissart, vivarois.
La langue d'oïl est une langue gallo-romane qui s'est développée dans la partie nord de la France, le sud de la Belgique et les îles anglo-normandes. Elle englobe alors différents dialectes cousins (français, orléanais, bourguignon-morvandiau, champenois, lorrain roman, picard, wallon, normand, gallo, angevin, tourangeau, sarthois, mayennais, percheron, franc-comtois, poitevin, saintongeais, berrichon, bourbonnais). Ce groupe linguistique du nord a conservé un important substrat celtique et subi une grande influence des parlers germaniques. D'un dialecte d'oïl à l'autre, on parvient à se comprendre grâce à l'écrit administratif. Le français est la langue vulgaire (vivante) médiévale qui connait sa plus forte expansion hors de son territoire d'origine, le domaine d'oïl. Alors que le clergé du royaume perpétue les habitudes latines, dans les années 1230-1240, la pratique du français se diffuse dans les actes juridiques et administratifs établis par les ducs de Lorraine et les comtes de Luxembourg. Dans le royaume de France, les ducs de Champagne et de Bourgogne (grands fiefs vassaux du roi) commencent à l'utiliser. Le français pénètre dans le duché de Bretagne au cours des années 1250 à 1280 ; il se diffuse dès le milieu du XIIIe siècle en Flandre. Le français, lorsqu'il devient la langue privilégiée par le roi, va se substituer progressivement aux autres langues vernaculaires du royaume. Dans la France méridionale romane, la langue française pénètre assez lentement : introduite vers 1250 dans le Dauphiné, elle déborde sur les terres de l’Empire germanique dès la fin du XIIIe siècle (Suisse romande, Savoie et Val d'Aoste) et s'impose à Lyon au XVe siècle.
Dans le domaine d'oc, la pénétration du français juridique ne débute pas avec la croisade des Albigeois. Elle est tardive et progressive : présent après 1350 en Auvergne et Limousin, le français s'impose dans le Languedoc et en Provence après 1450. Au début du XVIe siècle, seuls les Pyrénées maintiennent une production écrite exclusivement en langue occitane ; cependant dans le domaine d'oc, le rôle de la langue du roi est encore limité car le latin et les langues vernaculaires locales coexistent avec le français écrit.
Au XIVe siècle, le français devient la langue de l'administration royale au niveau local des bailliages et des sénéchaussées, puis au niveau central de la Chancellerie et du Parlement, jusqu'à supplanter le latin après l'ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 (https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/histoire-langue-francaise-elle-nee-moyen-age-5550/).

Sources


Pape suivant : Serge II
Liste des papes


Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : compilhistoire.fr ; reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 07/07/2023

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